Que retenez-vous de votre séjour en Nouvelle-Zélande ?

« Nous avons traversé la Nouvelle-Zélande à pied sur plus de 3 300 kilomètres. Les Néo-zélandais nous ont étonnés par leur capacité à mener de grands troupeaux bovins ou ovins avec très peu de main-d’œuvre et d’installations bâtiments. Cependant, avec ma compagne, nous avons pu voir l’envers du décor de la Nouvelle-Zélande. Nous avons été choqués de voir de nombreux cadavres de brebis ou d’agneaux gisant sur les sols des prairies pâturées. Nous pouvions en voir jusqu’à 20 par jour sur 20 kilomètres de marche. Le système d’équarrissage est peu ou pas développé et, selon les éleveurs, c’est la nature qui veut cela. Certes, mais en tant qu’éleveurs ne devons-nous pas la protection à nos animaux ? J’ai beaucoup réfléchi à cette question et je crois que le système de production de viande à bas coût à un prix caché sur le bien être-animal et l’environnement.
L’envers de l’élevage Néo-Zélandais
Nous pensions voir un pays vert et dont les productions animales ont un faible impact sur l’environnement. Or, j’ai été très surpris en observant leur méthode de gestion des pâtures. Les très grandes exploitations que nous avons traversées possèdent une vallée entière où coule au fond une rivière. Les bords de rivières sont particulièrement verts, quasiment surexploités à grand renfort d’engrais minéral. Ensuite, une fois que les brebis ont mis bas et que l’agneau est sevré, elles sont lâchées sur les pentes qui surplombent le fond de vallées. Ces pentes ne sont pas cultivées. En discutant avec des bénévoles de protection de la nature, nous avons appris que certains cours d’eaux étaient pollués aux nitrates ou aux pesticides. En France, nos éleveurs sont davantage soucieux de maintenir un territoire accueillant et agréable à vivre. Face aux systèmes de production de viande à bas prix, nous devons nous démarquer en maîtrisant l’environnement et le bien-être animal et en valorisant le terroir via les signes officiels de qualité."