La question à… Claude Font, responsable de la commission prédation au sein de la FNO
Qu’attendez-vous de Nicolas Hulot, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire ?

« Il faut remettre l’éleveur au centre du débat »
Nous attendons de Nicolas Hulot, le nouveau ministre de la Transition écologique et solidaire, ce que nous attendions des précédents gouvernements. Notre position syndicale n’a pas changé bien qu’elle se soit durcie. Avec l’ancien gouvernement, nous avons bien pris notre place syndicale, nous avons participé à de nombreux groupes de travail et au travail prospectif entrepris par Barbara Pompili, l’ancienne secrétaire d’État à l’Écologie. Ce travail avait deux objectifs. Le premier étant de déterminer la population de loups afin de protéger, mais le deuxième, qui était d’avoir une cohésion entre loup et utilisateur de l’espace, a été un échec. Pour nous, le loup n’est pas compatible avec l’élevage. Les chiffres fournis par l’administration le montrent, le nombre d’attaques et de loups a augmenté durant la dernière campagne.
L’indemnisation n’est pas une fin en soi
Pour nous, le contrat n’est pas rempli et on tire cette conclusion des résultats que nous donne l’administration. Alors, oui, les prélèvements ont augmenté, nous en sommes actuellement à 40 mais la pression de prédation n’a pas diminué pour autant. Il faut être dans l’équité dans la gestion de prédation selon les territoires. La protection contre le loup doit s’adapter au contexte et aux systèmes d’élevage. Notre revendication principale c’est qu’il y ait zéro attaque et qu’on nous donne des moyens efficaces de protection. Il faut remettre l’élevage au cœur du système, il faut prendre en compte la détresse des éleveurs et des bergers. Ils sont impactés à la fois dans leur vie professionnelle mais aussi personnelle. L’indemnisation après une attaque n’est pas une fin en soi, c’est une compensation car les éleveurs sont victimes du loup.