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Prolapsus vaginaux, signes d'une conduite à risque
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L’éleveur attentif à couvrir les besoins alimentaires de cette période est souvent désarmé devant une « épidémie » de prolapsus.
Les ligaments ont été coupés en même temps que la queue, le vagin bascule vers l'extérieur.
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D.Daniel
Lorsque le vagin - parfois également le col de l’utérus - sont repoussés à l’extérieur, on parle de prolapsus. Chez la brebis, ce problème survient principalement en fin de gestation. Il peut être accompagné de contractions mais dans la majorité des cas, la brebis ne pousse pas. On commence à voir le vagin lorsque la brebis est couchée, puis il fini par rester dehors en permanence. C’est à ce moment que la situation dégénère franchement. Le frottement du sol contre la muqueuse vaginale crée des ulcérations, les artères vaginales sont comprimées, parfois la vessie est entraînée en même temps que le vagin, la brebis ne peut alors plus uriner.
En quelques jours, le vagin gonfle, devient rouge violacé puis noir, se surinfecte. La brebis va tenter de compenser la douleur par des efforts expulsifs. Mais c’est un cercle vicieux, plus le vagin est douloureux, plus la brebis pousse, plus elle pousse et plus c’est douloureux. Si la vessie est descendue, la vie de la brebis est rapidement en danger. Sinon, le danger est moins flagrant : l’infection de la muqueuse peut se transformer en septicémie. Le plus souvent le col ne se dilate pas, les contractions de mise bas sont faibles et inefficaces. Il n’est pas rare que l’intervention pour sortir les agneaux soit trop tardive (les agneaux sont déjà morts) ou difficile (anneau cervical qui ne se dilate pas manuellement). Pourtant, un prolapsus débutant (rose pâle et intermittent) se remet bien et avec peu de conséquences sur la brebis et ses agneaux.
Pour maintenir le vagin en place, on peut utiliser des boucles vaginales, un cordon de bühner, un pessaire, un harnais ou une combinaison de ces méthodes.
Les boucles et le cordon permettent une excellente contention, y compris sur des brebis qui poussent mais il y a un risque d’infection et il faut enlever les boucles au moment de l’agnelage. C’est la solution des brebis qui forcent ou des prolapsus après agnelage.
Le pessaire est facile à poser, l’agneau peut naître sans qu’on le retire mais il augmente les efforts. Il ne doit donc pas être posé sur une brebis qui pousse. C’est la solution des brebis avec un prolapsus débutant. Le harnais est une excellentecontention, sans traumatisme et n’empêchant pas l’agnelage. Son seul défaut est d’être plus coûteux que les autres. C’est la solution des troupeaux à faibles nombres de prolapsus.
RATIONNER LE FOIN ET RÉFORMER
Si le nombre de prolapsus dépasse 3 % malgré la réforme des brebis atteintes, il est nécessaire de mettre en place une prévention. Pour être efficace, il faut correctement identifier les causes. Le plus souvent, les prolapsus sont liés à des problèmes relevant de la physique. Une ration trop encombrante ou trop appétante, des brebis grasses, une forte prolificité, des brebis souvent couchées : il n’y a simplement plus de place dans le ventre pour le vagin. Il suffit alors de rationner le fourrage à 1 kg de foin moyen par brebis et par jour. Les autres besoins de la brebis seront couverts par le concentré.
Le piétin et les toxémies en augmentant le temps couché, viennent aggraver la situation. Le vagin est maintenu en place par deux séries de ligaments. S’ils sont lésés (coupe courte de la queue, antécédents de prolapsus) ou s’ils sont relâchés (déséquilibres minéraux, manque d’exercice, famille ou race de brebis à problème), le vagin pourra sortir même si la pression est modérée. Ces brebis aux ligaments fragiles sont repérables : en fin de gestation, la vulve s’oriente vers le bas, la petite languette en bas de la vulve regarde vers le sol au lieu d’être bien droite. Il faut faire attention à la complémentation minérale. Des brebis en fin de gestation ont de gros besoins en minéraux mais jamais au point de manger un seau en deux jours. Si elles se jettent sur le seau, c’est qu’elles ont besoin de la mélasse qui colle les minéraux dans les bassines. Souvent les prolapsus s’arrêtent lorsque l’on remplace les seaux par des blocs. Les prolapsus sont le résultat d’une somme de petits écarts, il suffit d’identifier et de corriger le plus gros pour que « l’épidémie » s’arrête.
En quelques jours, le vagin gonfle, devient rouge violacé puis noir, se surinfecte. La brebis va tenter de compenser la douleur par des efforts expulsifs. Mais c’est un cercle vicieux, plus le vagin est douloureux, plus la brebis pousse, plus elle pousse et plus c’est douloureux. Si la vessie est descendue, la vie de la brebis est rapidement en danger. Sinon, le danger est moins flagrant : l’infection de la muqueuse peut se transformer en septicémie. Le plus souvent le col ne se dilate pas, les contractions de mise bas sont faibles et inefficaces. Il n’est pas rare que l’intervention pour sortir les agneaux soit trop tardive (les agneaux sont déjà morts) ou difficile (anneau cervical qui ne se dilate pas manuellement). Pourtant, un prolapsus débutant (rose pâle et intermittent) se remet bien et avec peu de conséquences sur la brebis et ses agneaux.
Pour maintenir le vagin en place, on peut utiliser des boucles vaginales, un cordon de bühner, un pessaire, un harnais ou une combinaison de ces méthodes.
Les boucles et le cordon permettent une excellente contention, y compris sur des brebis qui poussent mais il y a un risque d’infection et il faut enlever les boucles au moment de l’agnelage. C’est la solution des brebis qui forcent ou des prolapsus après agnelage.
Le pessaire est facile à poser, l’agneau peut naître sans qu’on le retire mais il augmente les efforts. Il ne doit donc pas être posé sur une brebis qui pousse. C’est la solution des brebis avec un prolapsus débutant. Le harnais est une excellentecontention, sans traumatisme et n’empêchant pas l’agnelage. Son seul défaut est d’être plus coûteux que les autres. C’est la solution des troupeaux à faibles nombres de prolapsus.
RATIONNER LE FOIN ET RÉFORMER
Si le nombre de prolapsus dépasse 3 % malgré la réforme des brebis atteintes, il est nécessaire de mettre en place une prévention. Pour être efficace, il faut correctement identifier les causes. Le plus souvent, les prolapsus sont liés à des problèmes relevant de la physique. Une ration trop encombrante ou trop appétante, des brebis grasses, une forte prolificité, des brebis souvent couchées : il n’y a simplement plus de place dans le ventre pour le vagin. Il suffit alors de rationner le fourrage à 1 kg de foin moyen par brebis et par jour. Les autres besoins de la brebis seront couverts par le concentré.
Le piétin et les toxémies en augmentant le temps couché, viennent aggraver la situation. Le vagin est maintenu en place par deux séries de ligaments. S’ils sont lésés (coupe courte de la queue, antécédents de prolapsus) ou s’ils sont relâchés (déséquilibres minéraux, manque d’exercice, famille ou race de brebis à problème), le vagin pourra sortir même si la pression est modérée. Ces brebis aux ligaments fragiles sont repérables : en fin de gestation, la vulve s’oriente vers le bas, la petite languette en bas de la vulve regarde vers le sol au lieu d’être bien droite. Il faut faire attention à la complémentation minérale. Des brebis en fin de gestation ont de gros besoins en minéraux mais jamais au point de manger un seau en deux jours. Si elles se jettent sur le seau, c’est qu’elles ont besoin de la mélasse qui colle les minéraux dans les bassines. Souvent les prolapsus s’arrêtent lorsque l’on remplace les seaux par des blocs. Les prolapsus sont le résultat d’une somme de petits écarts, il suffit d’identifier et de corriger le plus gros pour que « l’épidémie » s’arrête.