Prendre en compte les risques des pesticides
Les professionnels de l’élevage utilisent aussi des pesticides. Pour protéger leur santé et mieux les informer des risques, des pistes d’actions sont évoquées par l’Anses.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a organisé en décembre une journée débat sur l’utilisation des pesticides en agriculture. 80 personnes, dont beaucoup de la recherche, ont pu proposer des actions suite au rapport d’expertise sur « l’exposition professionnelle aux pesticides en agriculture » rendu l’été dernier par l’Anses. Pour les éleveurs, les expositions sont nombreuses car, en plus des herbicides, ils manipulent des biocides pour la désinfection des bâtiments, du matériel, dans les pédiluves et utilisent certains médicaments vétérinaires contre les mycoses ou parasitoses externes (gale par exemple).
Réduire l’usage des pesticides est le meilleur moyen de prévenir les risques pour la santé des agriculteurs, de leur famille et des salariés. La première étape serait d’interdire et sanctionner la diffusion d’informations qui visent à minimiser de façon trompeuse les dangers des pesticides. La seconde de concevoir et mettre au point de nouvelles conduites des cultures et des troupeaux en sachant qu’elles seront sans doute plus complexes à gérer.
Formations, conseils et matériels adaptés
Les fabricants de matériel sont incités à mieux prendre en compte les conditions d’utilisation concrètes sur le terrain, comme par exemple pour les pulvérisateurs, le contrôle des fuites, les interventions lors des pannes, le nettoyage après utilisation, etc. Des innovations technologiques (cabines sécuritaires, choix des buses, usage de sachets dispersibles, pompes doseuses, conception des bidons) et le test de leur efficience sont à développer. La praticité, l’efficacité et la sécurité des équipements de protection individuelle, tels les masques et les combinaisons de travail sont à améliorer.
Afin d’intégrer la prévention des risques dans l’activité des conseillers en agriculture, un dispositif collectif national, avec (en plus d’une veille scientifique et technique) un volet mutualisation et échange de pratiques, reste à créer. Les formations initiales dans l’enseignement professionnel et supérieur, et aussi continues pour les agriculteurs (renforcement de Certiphyto), sont également devenues prioritaires.