Premiers pas des brigades d’agnelage
Les jeunes en formation ont suivi un module pour aider les éleveurs lors des agnelages. Bientôt, des brigades d’agnelage accompagneront les éleveurs lors de ces périodes clés.

La première session de formation « brigade d’agnelage » a eu lieu le 6 décembre dernier au CFPPA du Merle à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Cette brigade est mise en place dans le cadre du dispositif Inn’ovin dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle consiste à former des agents spécialisés pour aider lors des mises bas. En effet, l’agnelage est une période déterminante pour des raisons économiques. Il demande une importante charge de travail qui peut être source de contraintes pour un éleveur seul, en plus des autres postes de travail sur l’exploitation. Même s’il peut s’avérer être une bonne solution pour certains, il est parfois difficile de franchir le cap et de déléguer à un salarié. La difficulté de trouver du personnel formé pour les mises bas étant l’un des principaux freins à l’embauche évoqué par les éleveurs.
Des éleveurs à la recherche d’une main-d’œuvre qualifiée
L’importance de former du personnel s’est donc fait ressentir chez les exploitants et ils ont été entendus. Les chambres de l’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que la Maison régionale de l’élevage des Bouches-du-Rhône projettent de créer une bourse d’emploi temporaire avec des agents qualifiés. Une formation destinée aux salariés des services de remplacement, groupements d’employeurs agricoles et stagiaires de la formation professionnelle sera proposée dans chaque région. Une brigade d’agnelage aguerrie pour une période clé de l’élevage lors de laquelle de bonnes ou de mauvaises pratiques peuvent avoir d’importantes conséquences sur la production.
Le 6 décembre dernier, les stagiaires du brevet professionnel agricole « berger transhumant » ont pu renforcer les connaissances apportées dans le module agnelage avec l’organisation d’une journée supplémentaire en présence de Michelle Jallet, formatrice, Laure Eon, vétérinaire à la coopérative l’Agneau soleil, et de Rémi Leconte de la maison régionale de l’élevage. Cette journée fut l’occasion pour les participants de retour de stage de mettre en commun leurs expériences et de comparer les différentes organisations opérées lors des mises bas. Les intervenants sont revenus sur les bonnes pratiques liées à l’agnelage en soulignant notamment l’importance d’un bon état corporel de la brebis. Par exemple, une brebis avec un état corporel trop faible ou trop élevé augmentera considérablement les risques de mortalité chez l’agneau et diminuera la fertilité lors de la période de reproduction.
Maîtrise de l’organisation et du matériel pour optimiser le travail
Les participants ont été sensibilisés également à l’organisation qui, bien pensée, permet de diminuer la pénibilité en plus d’être un gain de temps. Par exemple, il faut privilégier des abreuvoirs fixés aux cases d’agnelage à la place de seaux à même le sol. De même, il faut répartir les brebis par lot que ce soit en fonction de l’âge, de la physionomie ou de la gémellité des agneaux. Un chariot permet d’avoir à portée de main tous les produits de soin et de marquage. Ces petites choses visent à diminuer les manipulations pour gagner en efficacité sur un poste qui est déjà en lui-même très astreignant. Il faut aussi savoir se dégager du temps en faveur de la surveillance pour bien observer et repérer des comportements anormaux ou le début de symptômes. « Il faut aussi s’assurer de la prise du colostrum, du lien mère-agneau et intervenir au plus tôt pour multiplier les chances de guérison » recommande Laure Eon.
À l’issue de cette journée, les participants repartent avec des bases solides et des automatismes efficaces autour de l’agnelage qu’ils pourront mettre en pratique en apportant leur appui sur les exploitations. La chambre d’agriculture d’Auvergne et Rhône-Alpes renouvellera prochainement l’expérience au lycée agricole de Brioude-Bonnefont (Haute-Loire) et celui de La-Côte-Saint-André (Isère).