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Agathe Arnaud à La Batie dans les Alpes-de-Haute-Provence
« Plus qu’un métier, l’élevage ovin est un choix de vie »

Installée depuis deux ans, Agathe a baigné dans le mouton dès son plus jeune âge. Adolescente, elle voulait voir autre chose mais la passion l’a rattrapée et aujourd’hui elle vit dans son élément.

Pour Agathe, l’élevage ovin est une passion avant d'être un métier.  © FNO
Pour Agathe, l’élevage ovin est une passion avant d'être un métier.
© FNO

"Je suis fille et petite-fille d’éleveurs de brebis. Chez nous, l’élevage ovin est une tradition et même un mode de vie. En effet, nous pratiquons ce que l’on appelle la transhumance inverse. Nous séjournons dans les Alpes-de-Haute-Provence avec les brebis de juin à décembre. Arrivé l’hiver, les animaux descendent dans le Var, autour de Fréjus, et chaque année nous les suivons. C’est un choix de vie et même mes amis ne le comprennent pas toujours.

Les brebis m’ont toujours passionnée mais adolescente, j’ai préféré m’engager vers des études générales avant de retourner vers le monde agricole. J’ai su très rapidement que je m’installerai un jour mais je voulais faire autre chose avant. Après un BTS productions animales au lycée de Carmejane (04) et une licence professionnelle spécialisée dans le conseil en élevage ovin à Saint-Affrique (12), j’ai travaillé quelques années comme animatrice au syndicat ovin des Alpes-de-Haute-Provence. J’y ai rencontré beaucoup de monde et cela m’a aidée pour mon projet.

Une installation tout en douceur

Dès que ma décision a été prise, j’ai travaillé un an avec mes parents comme aide-familiale. J’ai ainsi pu prendre le temps de faire toutes les démarches pour mon installation. Le plus fastidieux a été de créer le Gaec avec mes parents. Car, pour le reste, je me suis installée sans surface supplémentaire et donc sans possibilité d’agrandir la troupe de 1 600 brebis Mérinos d’Arles. Pour mon installation, nous avons décidé de décaler les mises bas pour mieux vendre nos agneaux principalement à l’Aïd. Aujourd’hui, nous vendons les femelles à la reproduction et les mâles à la boucherie mais j’ai pour projet de vendre également quelques mâles à la reproduction.

Nous avons deux périodes d’agnelage dont la principale est en fin d’hiver et représente environ 1 000 mises bas et la deuxième en montagne en début d’automne. Il peut arriver que nous ayons deux périodes d’agnelage supplémentaires en fonction de la période de l’Aïd. Nous avons testé trois agnelages en deux ans mais le rythme était trop soutenu et nous avons donc dû revenir à un système moins intensif avec un agnelage par an. Les luttes sont naturelles et les agneaux sont élevés à l’herbe. Notre système se veut simple et économe. Nous avons très peu de bâtiments et tout est externalisé."

Externaliser les travaux agricoles

Il peut parfois être avantageux de faire réaliser des chantiers spécifiques par un prestataire extérieur plutôt que de le réaliser soit même. Gain de temps ou économie sur l’achat et l’entretien du matériel, les intérêts sont multiples. Par exemple, Agathe Arnaud et sa mère préfèrent se consacrer entièrement au soin et au suivi des animaux. Tous les travaux, de la tonte, au parage, au travail des terres et même le foin sont externalisés. Ils n’ont même pas de tracteur sur la ferme.

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