"Plus de croissance avec les plantes à tanins"
" Le pâturage de parcelles enrichies en plantes dites à métabolites secondaires bioactifs, dont font partie les tannins condensés, est favorable à la croissance des agneaux d’herbe sevrés. Telle est la conclusion d’une étude conduite pendant deux années consécutives au Ciirpo, sur le site expérimental du Mourier, en Haute-Vienne. L’explication serait la suivante : dans le rumen et le tube digestif, les plantes à tannins forment des complexes avec diverses macromolécules en particulier les protéines. Cette capacité leur assure une protection vis-à-vis des dégradations ruminales et entraîne une absorption accrue d’acides aminés. Au cours des deux essais, une amélioration des croissances des agneaux a été enregistrée. En 2017, les agneaux ont présenté des croissances supérieures de 17 % avec une moyenne de 176 g par jour sur les 86 jours de suivi en comparaison des agneaux pâturant exclusivement des graminées et des légumineuses. En 2018, l’écart mesuré entre les deux modalités a été de 8 % avec une croissance de 216 g par jour pour le lot qui a consommé les plantes à tannins.
Les plantes à tannins sur le banc d’essais
En cette fin de printemps, plusieurs nouveaux essais ont de nouveau démarré. Il s’agit cette fois du pâturage d’agneaux d’herbe sur les prairies constituées exclusivement de plantes à tannins : chicorée ou plantain. En effet, dans les essais déjà conduits, les agneaux pâturaient ces parcelles sous forme de cure de 10 jours, en alternance avec une prairie à base de graminées et de légumineuses. Un apport quotidien de granulés de sainfoin ou d’écorces de châtaignes sera également testé. En plus des mesures liées aux critères zootechniques, des prélèvements de crottes et des comptages de vers dans le tractus digestif seront réalisés. La consommation de tannins aurait en effet pour conséquence une baisse de la charge parasitaire et une diminution de la fertilité des vers femelles. Cette diminution d’œufs rejetés contribuerait à réduire la contamination des pâtures et à ralentir ainsi la dynamique des infestations. Cette hypothèse n’a pas été validée lors des essais conduits en 2017 et 2018 : les agneaux pâturant les parcelles à tannins (chicorée, plantain et lotier) n’ont pas montré de diminution d’excrétion en strongles gastro intestinaux. "