Aller au contenu principal

Gaétan Legrand à Quelaines-Saint-Gault en Mayenne
« Nous avons des Bleu du Maine en plus des canards gras »

Parce qu’ils voulaient allier élevage et transformation, Gaétan et Mélanie Legrand se sont associés à des éleveurs transformateurs de canards gras. Aux canards, ils ont ajouté des brebis Bleu du Maine.

Je suis fils d’agriculteur et ingénieur diplômé de l’ESA d’Angers, Je me suis associé fin 2017 à Hervé et Isabelle Royer, éleveurs transformateurs de canards gras en Mayenne. Dotée d’une licence responsable de production agroalimentaire, mon épouse Mélanie nous a rejoints en 2019. Je voulais m’installer en élevage, Mélanie en transformation. Notre projet était donc de créer ou reprendre une exploitation d’élevage avec transformation. Je travaillais jusque-là en nutrition animale volaille, tout en élevant par ailleurs une trentaine de brebis Bleu du Maine pour l’entretien de mes terrains. C’est pour cela que notre recherche se portait sur un élevage associant volaille et ovins. En 2016, sur le répertoire départ installation de la Mayenne, nous avons découvert celui d’Hervé et Isabelle Royer qui souhaitaient le transmettre et avaient anticipé en l’inscrivant au répertoire près de 10 ans avant leur départ en retraite. Il nous a plu parce qu’il associait élevage, transformation et vente directe, avec une totale autonomie alimentaire. L’exploitation comptait alors 143 ha de cultures et 7 ha non cultivables. Une ferme de 50 ha avec une maison d’habitation et 8 ha de prairies étant à vendre juste à côté. Nous avons décidé de l’acheter également. Avec 15 ha de prairies, il était possible d’élever des brebis. Nous avons choisi de reprendre des Bleu du Maine. Après un stage de découverte puis, pour chacun, un stage de parrainage de six mois, nous nous sommes installés avec Hervé et Isabelle.

Une transmission progressive

Aujourd’hui, nous exploitons 200 ha, élevons et gavons 1 500 canards gras par an et 60 brebis. Tous les canards sont transformés et vendus en direct, principalement en Mayenne. Sur 70 agneaux, 40 sont vendus en direct, 10 à 12 gardés pour le renouvellement, les autres vendus comme reproducteurs. Les réformes sont transformées en merguez. Nous avons la chance d’avoir un abattoir à Craon, à 25 kilomètres. Le laboratoire de transformation des canards sert également aux ovins. Et nous bénéficions du fichier clients des canards pour vendre les agneaux. Après avoir fait découper les agneaux, j’ai suivi une formation d’une semaine au CFPPA de Florac pour pouvoir le faire moi-même. 90 % des agneaux sont vendus à des particuliers sur la ferme, le reste dans un drive fermier, une Ruche qui dit oui, une boucherie et deux restaurants. Les deux activités sont très complémentaires. Le gavage et la transformation des canards nous occupent surtout de septembre à décembre. Les mises bas ont lieu en janvier-février et les agneaux sont mis à l’herbe avec les mères qui passent dix mois dehors. Et nous vendons les agneaux de mai à octobre, quand il y a peu de ventes de canard."

Une race qui répond aux attentes des consommateurs

« La Bleu du Maine est une race rustique, docile, maternelle, laitière et très belle, apprécie Gaétan. Et elle répond aux attentes des consommateurs. Elle est herbagère, s’adapte bien à un élevage extensif et sa viande n’est pas grasse. Le fait que ce soit une race locale est également un atout pour la vente directe ». Pour élever des ovins, les éleveurs ont dû clôturer les prairies et aménager une bergerie dans une ancienne stabulation à bovins. L’alimentation, produite sur l’exploitation, est basée sur l’herbe, du foin, de l’orge et de la féverole et du soja que les éleveurs font toaster par un prestataire.

Les plus lus

Maxime Taupin
« On a beaucoup diversifié, j’ai besoin de revenir au métier d’éleveur ovin »
Maxime Taupin est en Gaec avec ses parents sur une exploitation multi-ateliers, entre troupe ovine, grandes cultures, vente…
Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
Guillaume Maman
« J’ai créé un atelier ovin complémentaire des grandes cultures avec un minimum d’investissement »
Dans le nord-est de l’Aube, Guillaume Maman a repris l’exploitation familiale orientée grandes cultures et a créé un atelier ovin…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Laurent Loury, sélectionneur ovin
"A cause de la FCO, je vais manquer d’agneaux, de brebis et mes reproductrices sont bloquées sur ma ferme"
Laurent Loury est sélectionneur de brebis Ile de France dans l'Oise. Son troupeau est contaminé par la FCO3, les pertes animales…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre