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Soignon
Naissance d’une filière brebis laitière en Vendée

À l’initiative de la Cavac, une filière de brebis laitières se met en place en Vendée et Deux-Sèvres. 1 600 brebis sont déjà en place et l’objectif est d’atteindre rapidement 7 000 brebis pour deux millions de litres de lait.

Depuis mars 2020, quatre élevages de brebis laitières de Vendée Sèvres Ovins (VSO), groupement ovin de la coopérative Cavac, sont collectés par Eurial, branche lait d’Agrial, pour approvisionner son usine d’ultra-frais de Riec-sur-Bélon (Finistère). « La marque Soignon d’Eurial est leader sur le marché des fromages de chèvre, explique Sophie Dautet, directrice marketing du groupe Agrial. En 2009, elle s’est lancée dans l’ultra-frais de chèvre qui a connu un fort développement. Or, dans l’esprit des consommateurs, chèvre et brebis font partie du même imaginaire. Cela nous a amenés en 2017 à développer une gamme d’ultra-frais au lait de brebis ». Dans un premier temps, le lait a été acheté au Pays basque. « Puis, comme le marché se développait, nous avons voulu créer une filière brebis laitières dans l’Ouest et avons fait appel à la Cavac ». Un contrat partant du 1er janvier 2020 a été signé pour la livraison dans un premier temps de deux millions de litres de lait de brebis, nécessitant la mise en place de 7 000 brebis chez une vingtaine d’éleveurs. « L’usine de Riec-sur-Belon a une capacité de production de 10 000 tonnes de yaourts et fromage blanc, soit 10 millions de litres de lait, précise Sophie Dautet. Nous transformons actuellement trois millions de litres de lait de brebis et le marché se développe ». En 2020, 1 600 agnelles de race Lacaune ont été installées sur quatre élevages de Vendée. « Deux sont des reconversions d’élevages ovins viande recherchant une meilleure rémunération, détaille Pierrick Caillard, responsable de VSO. Deux sont des diversifications d’exploitations laitières ». Les agnelles ont été achetées dans deux centres de sélection de l’Aveyron, avec l’appui de l’Upra Lacaune. « Le but est de partir sur de bonnes bases avec des agnelles et béliers sélectionnés », précise Pierrick Caillard.

Accompagnement financier et technique

Le contrat garantit un prix de base de 970 €/1 000 l pendant cinq ans. S’y ajoutent une prime qualité et une prime saisonnalité. « Les premiers élevages installés ne produisent qu’en saison, mais les prochains pratiqueront le désaisonnement, l’objectif étant de produire du lait toute l’année », indique Pierrick Caillard. Un accompagnement financier a aussi été mis en place par la Cavac sous forme d’un complément de prix dégressif de 20 €/1 000 l pendant trois ans, de prêts à taux zéro pour l’acquisition du cheptel et d’une remise dégressive de 20 €/t d’aliment pendant trois ans. Enfin, les éleveurs bénéficient d’un accompagnement technique, avec des visites et un stage dans l’Aveyron et l’appui des techniciens de la Cavac. « La Cavac investit beaucoup sur cette filière. La consommation de lait de brebis augmente et il y a de la place pour les éleveurs de Vendée et Deux-Sèvres. La marge brute espérée est de 200 à 250 € par brebis, avec 300 à 350 brebis par UTH ». En 2021, quatre autres élevages de Vendée et Deux-Sèvres, dont trois conversions d’élevages allaitants, vont se lancer avec des troupeaux de 400 à 600 brebis et des mises bas d’automne. Et d’autres projets sont à l’étude pour 2022. « En 2023, nous devrions donc atteindre notre objectif de deux millions de litres avec du lait livré toute l’année », espère Pierrick Caillard.

Une consommation en croissance

Soignon produit des yaourts de brebis nature et vanille, fermes et brassés, des yaourts brassés abricot, cerise, citron, mûre-framboise et myrtille, du fromage blanc et un yaourt brassé mixé à la fraise. « Le yaourt de brebis est onctueux et gourmand, apprécie Sophie Dautet. En 2017 et 2018, le marché a augmenté de 2 % par an. En 2019, la croissance a été un peu moins forte du fait du développement de l’offre végétale et de l’ultra-frais bio de vache, qui élargissent les possibilités de diversification. La consommation toutefois continue d’augmenter ». En 2020, les ventes ont baissé pendant le confinement, les consommateurs se concentrant sur les produits de base. « Eurial a heureusement choisi de nous accompagner en réduisant ses achats extérieurs », souligne Pierrick Caillard.

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