Naissance d’une coopérative du lait de brebis bio en Aveyron
La coopérative Aveyron Brebis Bio est née officiellement en août dernier dans la continuation du GIE Lait bio Pays de la brebis. « Il nous était devenu nécessaire d’adapter nos statuts car nous avons changé de taille depuis notre création en 2001 », explique Yannick Gineste, le président de la coopérative. En 2001, cinq éleveurs produisaient 300 000 litres de lait, aujourd’hui la nouvelle coopérative rassemble une trentaine de fermes, une soixantaine de producteurs et quatre millions de litres de lait collectés. « En passant de GIE à coopérative, nous pouvons investir plus facilement tout en limitant les risques pour les coopérateurs », apprécie le président. Après le complexe changement de statut, la coopérative travaille maintenant à une nouvelle stratégie, encore en phase de réflexion.
Du lait expédié à une vingtaine de transformateurs
« La demande en lait de brebis bio est croissante et le marché est porteur. Nous accueillons chaque année deux ou trois nouveaux producteurs. » Ceux-ci doivent non seulement respecter le cahier des charges bio mais également ne pas utiliser ni enrubannage, ni ensilage. Actuellement, les producteurs sont tous en Aveyron, avec des brebis Lacaune qui bénéficient de plus de 200 jours de pâturage en plein air et une alimentation provenant à plus de 80 % des fermes (certification Bio Cohérence).
Le lait bio est collecté par un transporteur partenaire puis expédié directement à une vingtaine de clients qui le transforment en fromage, yaourt ou lait thermisé. Les produits se destinent largement aux magasins spécialisés type Biocoop. « Le modèle des magasins bio correspond mieux à notre philosophie que celui des grandes surfaces, reconnaît l’éleveur aveyronnais, en bio depuis 2002. Leur rapport avec l’amont est beaucoup plus équilibré qu’avec les grandes surfaces qui mettent la pression lors des négociations et fixent leurs conditions en défaveur des producteurs. » En 2019, le lait a été payé 1,36 euro le litre en moyenne et le prix de base est plus élevé de la fin août à début novembre pour inciter les éleveurs à produire davantage à ce moment.