Aller au contenu principal

Marion a choisi un métier passion

En élevant 350 brebis laitières dans le Pays basque, Marion Chomel a choisi un métier prenant mais passionnant.

Marion Chomel aime témoigner du quotidien de son métier d'éleveuse.  © D. Bibbal/Artgrafik
Marion Chomel aime témoigner du quotidien de son métier d'éleveuse.
© D. Bibbal/Artgrafik

À 20 ans, certains ont envie de faire le tour du monde. Marion Chomel, elle, voulait s’installer en élevage ovin laitier dans le Pays basque. « J’ai découvert le métier d’éleveuse, lorsque je venais passer mes vacances dans la famille de mon grand-père. J’ai tout de suite adoré la traite, donner à manger aux animaux, être dehors… J’ai donc décidé de quitter ma Bretagne natale, mes amis et mes parents pour réaliser mon rêve », explique la jeune femme d’aujourd’hui 27 ans.

Après ses études à l’ESA d’Angers, elle enchaîne stages et formations ovines avant de s’associer en 2016 avec Marie-Hélène, une cousine de sa mère. « Nous sommes aujourd’hui deux sur 34 hectares, des prairies majoritairement, avec 350 brebis manech tête rousse ». Le lait AOP ossau-iraty est vendu à la fromagerie des Chaumes et les agneaux de lait sont vendus en label rouge, deux produits locaux et tracés.

Moins de force mais plus d’astuces

De décembre à août, les journées sont rythmées par la traite deux fois par jour. Les brebis pâturent tous les jours de l’année, une à huit heures par jour, en fonction de la météo. « J’apprécie ce métier car il offre un travail varié, en autonomie et en contact avec la nature et les animaux. Il y a des liens forts qui se créent avec les brebis. On connaît leur histoire, leurs familles, leurs habitudes. Elles ne sont pas toutes pareilles et le métier d’éleveurs consiste à repérer les changements d’attitudes des animaux. »

Par rapport aux bovins, le gabarit de la brebis rend sa manipulation plus aisée par des femmes. « Par contre, nous avons moins de force que les garçons, donc nous avons des petites astuces pour nous simplifier la vie. Je vois la différence quand mon copain m’aide à la ferme, il ne sait pas forcément comment les appeler ou bien se positionner pour que les brebis avancent bien… » Les chiens sont aussi une aide précieuse pour déplacer le troupeau en douceur.

La bienveillance des mâles agricoles

La ferme de Marie-Hélène et Marion est propre et bien ordonnée. Par exemple, un coup de balai est passé sur les quais après chaque traite. « C’est plus agréable de travailler dans un endroit propre », reconnaît Marion. Dur d’être une femme dans un milieu masculin ? « Pas forcément. Il y a une forme de bienveillance et je n’ai jamais ressenti de rejet ou de moquerie. » Les membres de la Cuma assistent spontanément Marion pour atteler ou dételer un engin. « J’appelle facilement le président de la Cuma quand j’ai un souci mécanique et il m’aide bien volontiers ». Les femmes ne sont d’ailleurs pas si isolées que ça dans le monde agricole. Par exemple, il n’y a que des agricultrices dans le groupe qui se forment ensemble à la comptabilité avec l’association de gestion.

En choisissant l’élevage ovin par passion, Marion accepte aussi les contraintes de l’astreinte. D’autant que, en étant associé, il est plus facile de partir en vacances ou en week-end qu’en étant seul. « En fait, je n’ai pas spécialement envie de partir pour l’instant », sourit le petit bout de femme aux yeux pétillants. Plutôt des brebis qu’un tour du monde…

Les plus lus

Laura Chalendard, éleveuse ovin dans la Loire
« On n’a plus d’autre choix que d’abandonner, de renoncer à son rêve » - Des inégalités de genre encore omniprésentes dans le monde agricole
« Vous vous en sentez capable ? » : une question que les femmes en cours d’installation connaissent par cœur…
Vincent Bienfait
« Je gagne 2,6 Smic avec le système ovin pâturant que j’ai développé »
Éleveur multiplicateur de brebis Romane dans le Morbihan, Vincent Bienfait a mis en place un système très pâturant, encore peu…
Lauriane, étudiante en école d’ingénieurs à AgroParisTech
« Les violences sexuelles salissent le monde agricole »
À la campagne, l’anonymat n’existe pas. En raison de la promiscuité dans les zones rurales peu denses où « tout le monde se…
Le pâturage hivernal des brebis sur les prairies bovines fait partie des études en cours au sein du Ciirpo.
Le Ciirpo se projette dans l’avenir de la production ovine
En 2024, une trentaine d’études est en cours au Ciirpo. Et les projets ne manquent pas, entre l’adaptation au changement…
Pierre Stoffel avec son chien
« J’ai à cœur de maintenir la commercialisation en circuit court de mon élevage ovin ! »
Confiant, Pierre Stoffel, à peine 20 ans, vient tout juste de reprendre l’exploitation familiale en individuel, que son père a…
Albédomètre
Innover et tester pour les éleveurs ovins
Reconnu pour son impartialité, le Ciirpo expérimente de nouvelles techniques en production ovine avec des essais réalisés…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 93€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre