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Limiter les mammites cliniques chez la brebis

Cette inflammation de la mamelle reste une des principales causes de réforme. Pour les éviter et les soigner, cet article liste quelques conseils.

Même si les formes cliniques graves sont peu fréquentes chez la brebis allaitante, les mammites restent un critère d’alerte sur la santé des mamelles du troupeau et devront faire l’objet d’une investigation par l’éleveur et son vétérinaire. En Franche-Comté, le vétérinaire Pascal Messin relève 1 à 3 % de cas de mammites cliniques en élevage ovins viande.

La mammite ovine est une inflammation de la mamelle liée à la pénétration de germes pathogènes par le canal du trayon (essentiellement des bactéries). Elle perturbe le fonctionnement de la mamelle et entraîne une perte de production de lait, une modification de la composition du lait conduisant à une chute de croissance et parfois à de la mortalité des agneaux et des adultes ou des réformes anticipées.

Outre les pertes directes (mortalité, perte de demi-mamelle…), les incidences économiques sont aussi importantes : frais vétérinaires liés au traitement, taux de renouvellement plus important…

 

 
Dr Pascal Messin, vétérinaire en Franche-Comté : "La bonne gestion des lots et les capacités d’observation de l’éleveur sont indispensables car la précocité de la détection des mammites est déterminante."
Dr Pascal Messin, vétérinaire en Franche-Comté : "La bonne gestion des lots et les capacités d’observation de l’éleveur sont indispensables car la précocité de la détection des mammites est déterminante." © DR

« Maîtriser les facteurs de risque reste la clé pour prévenir les risques de mammites, souligne Pascal Messin. Pour limiter la pression infectieuse, il est capital d’intervenir en amont en maintenant une litière saine et sèche et en assurant une bonne ventilation des bâtiments ». L’équilibre de la ration alimentaire en énergie et azote (affouragement, équilibre des minéraux, qualité de l’eau) réduit également la sensibilité du cheptel aux mammites surtout avant la mise bas et pendant les six premières semaines de lactation. Globalement, la réforme des brebis et la gestion des cas cliniques permettent de réduire le réservoir bactérien potentiel.

Les mammites aiguës ont une expression clinique sévère. On note ainsi une congestion du quartier (dur, gonflé…) avec des douleurs et des rougeurs associées à une dénaturation du lait qui devient épais, grumeleux et mal odorant, principalement dues à la présence de Staphyloccocus aureus. Les signes généraux peuvent être marqués avec un abattement, une chute de lait et une perte d’appétit. Le taux de mammites cliniques est souvent inférieur à 7 % dans les élevages ovin viande. En général, ces cas cliniques restent isolés avec une incidence limitée.

Dans le cas des mammites subcliniques, aucun signe n’est détectable à l’œil nu, mais l’infection est déclarée et peut durer plusieurs mois. Cette mammite peut évoluer et devenir clinique. La plupart du temps, c’est une des premières causes de réforme pour pathologie en élevage en raison de séquelles de mammites mal contrôlées (perte de quartier, mauvaise lactation…).

Dans certains cas, des mesures médicales s’imposent pour soigner la brebis atteinte de mammite. Dans les cheptels à risque, la vaccination contre Staphylococcus aureus et/ou staphylocoques coagulase négative doit être envisagée si ceux-ci sont détectés. Alors tout le troupeau doit être vacciné en deux injections à trois semaines d’intervalle au plus tard deux semaines avant le début des mises bas pour contrôler cette pathologie contagieuse. « Attention, le vaccin ne remplace pas le manque d’hygiène et ne compense pas les déséquilibres alimentaires », précise Pascal Messin.

En terme curatif, la vidange du quartier infecté et le traitement médicamenteux orienté selon le type de mammite permettent de soigner l’infection. Un traitement antibiotique est préconisé dans le cas de mammite clinique. Un accompagnement par son vétérinaire est important lors de problème de mammites afin de mettre en place une stratégie de traitement adaptée et d’évaluer les différents facteurs de risque propres à chaque élevage.

Pour en savoir plus : www.idele.fr

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