Les éleveurs ovins ne se font pas oublier des pouvoirs publics
Alors que les manifestations des agriculteurs touchent à leur fin partout en France, suite aux annonces du gouvernement, les éleveurs ovins, se sentent oubliés et lésés. Le syndicat FNO a manifesté devant Bercy.
Alors que les manifestations des agriculteurs touchent à leur fin partout en France, suite aux annonces du gouvernement, les éleveurs ovins, se sentent oubliés et lésés. Le syndicat FNO a manifesté devant Bercy.
Alors que les membres du conseil d’administration de la fédération nationale ovine (FNO) se regroupent dans la cour de la Maison nationale des éleveurs, dans le 12e arrondissement de Paris, Michèle Boudoin entame son discours. « Nous voulons alerter l’opinion publique que les ovins ont été les grands oubliés des mesures politiques prises dernièrement. Voilà 60 ans que nous subissons la mondialisation et que la filière ovine sert au choix de variable d’ajustement ou de « cadeau » fait aux pays tiers dans les accords de libre-échange », assène la présidente de la FNO. En effet, en première place dans le collimateur du syndicat ovin, les accords commerciaux entre Union européenne et les pays d’Océanie, Australie et Nouvelle-Zélande.
Alerte disparition des éleveurs ovins
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Pour appuyer leur mobilisation, les manifestants se sont parés de tee-shirts annonçant « Alerte disparition – élevage ovin français ». les mots sont forts, mais les inquiétudes quant à l’avenir de la profession également. « Parmi les annonces du gouvernement, seule la détaxe du gazole non routier pourrait nous concerner et encore, nous sommes une des productions qui en utilise le moins », s’insurge Mathieu Souriceau, jeune éleveur dans la Vienne. Selon le syndicat, pour maintenir les effectifs d’éleveurs et en attirer de futurs, il est primordial de donner de la visibilité au long terme.
Le retour des prêts à taux bonifiés
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« Distribuer des enveloppes, ça ne sert à rien, appuie Victor, un autre éleveur de la Vienne. C’est mettre un pansement sur une jambe de bois. Nous voulons des messages clairs, des prises de position politiques qui aideront la production ovine. » Les deux jeunes agriculteurs réclament le retour des prêts à taux bonifiés, qui les ont bien aidé lors de leur propre installation. « Avec le prix de l’argent aujourd’hui, ce n’est pas viable pour un jeune d’emprunter sans garde-fou », souligne Mathieu Souriceau.
Les manifestants se sont dirigés vers le ministère de l’économie, à deux pas de là, pour solliciter une entrevue avec Bruno Lemaire. « Nous voulons des solutions économiques et techniques aux écueils rencontrés par la production : accords commerciaux, emprunts, prédation, valorisation de la laine sont autant de charges que les éleveurs doivent porter seuls », liste Michèle Boudoin.