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Les Béarnais ne veulent pas d’ours

L’État a été condamné pour son manquement à la conservation de l’ours mais les éleveurs des Pyrénées-Atlantiques refusent fermement toute réintroduction ou déplacement.

Une soixantaine d’éleveurs, dont beaucoup de jeunes, se sont réunis le 12 mars à Arette dans les Pyrénées-Atlantiques pour refuser une éventuelle importation d’ours en Béarn et relancer « l’association des éleveurs contre la réintroduction d’ours ». Cette réaction fait suite à la condamnation de l’État par le tribunal administratif de Toulouse pour carence face à son « obligation de rétablissement de l’ours brun dans un état de conservation favorable ». La justice a condamné l’État à payer 8 000 euros à deux associations de protection de l’ours qui l’avaient saisie. Ces associations ont aussitôt demandé au ministre de la Transition écologique et solidaire de « programmer dès ce printemps les premiers lâchers de femelles afin d’éviter la disparition imminente de l’espèce en Pyrénées occidentales où il ne reste que deux mâles ». Pour l’instant, aucune décision ne semble être prise mais les éleveurs craignent la réintroduction ou le déplacement de deux femelles pleines en vallée d’Aspe.

Une terrible remise en cause du pastoralisme

L’exemple de l’Ariège et notamment du Couserans a de quoi alarmer les occupants de la montagne pyrénéenne. « La trentaine d’ours présents en Ariège remet totalement en cause l’existence du pastoralisme, témoigne Bruno Besche, porte-parole de l’Association pour le développement durable de l’identité des Pyrénées. Ce sont des drames humains pour celles et ceux qui ont perdu l’été dernier jusqu’à la moitié de leur cheptel. C’est insoutenable pour les jeunes en train de s’installer et désespérant pour tous. » Le maire d’Arette, Pierre Casabonne, a lui aussi insisté sur sa volonté de préserver un territoire dynamique, dont la population augmente. « Nous n’avons pas besoin d’ensauvagement mais plutôt de continuer à encourager agriculture et tourisme qui sont les piliers de notre avenir ».

Les éleveurs ont, par ailleurs, fermement souligné que l’article L113-1 du Code rural précise que ce n’est pas aux éleveurs de « protéger les troupeaux du loup et de l’ours dans les territoires exposés à ce risque » mais qu’il revient au gouvernement de le faire. « Si celui-ci prenait la décision d’importer des ours en Béarn, le respect de la loi lui serait alors rappelé, devant les tribunaux si nécessaire, et sans même attendre la première attaque, » préviennent les éleveurs, très remontés.

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