Les agneaux chtimis ont droit à une cht’ite mousse
Engraisser les agneaux à la bière donnerait une viande hors du commun. Édouard Delmotte travaille sur ce concept.
Âgé tout juste de 19 ans, Édouard Delmotte, originaire du Pas-de-Calais, s’est lancé dans la production ovine. Mais pas n’importe comment, car le jeune homme, qui est encore dans des études agricoles à l’Institut de Genech, a laissé germer une idée bien particulière. « En m’inspirant du bœuf de Kobe au Japon, qui reçoit du saké dans son alimentation, j’ai voulu transposer cela à l’élevage ovin », explique le jeune homme. Ses agneaux de race boulonnaise s’abreuvent de bière, selon une technique et des quantités tenues secrètes, pendant deux à trois mois. Selon ce jeune éleveur, dont la pratique semble unique en France, l’absorption de bière augmente les qualités organoleptiques de la viande, avec une plus grande tendreté et un goût différent. Il travaille avec un boucher qui reconnaît l’originalité de la démarche et lui permet de valoriser ses carcasses autour de 9,50 à 10 euros le kilo.
De la bière blonde brassée par ses soins
Pour Édouard, au vu des tendances actuelles de consommation, il est primordial de se démarquer et de monter en gamme. « Les consommateurs veulent mieux manger quitte à mettre plus cher, notamment pour la viande », s’avance le jeune entrepreneur. Il brasse lui-même la bière qu’il utilise avec ses agneaux, selon une recette toute prête mais il a pour ambition de créer ses propres recettes en changeant le type de bière. « Aujourd’hui, j’utilise de la bière blonde, mais je suis sûr que si le goût de la bière est différent cela impactera d’une manière ou d’une autre le produit fini », assure-t-il. Il reste quelques réglages à faire dans l’alimentation, le démarrage pouvant s’avérer rude pour les agneaux, il a besoin d’avoir une ration parfaitement équilibrée et spécialement adaptée à son cas. Le jeune homme a bien prévu de protéger sa pétillante idée en déposant un brevet et en demandant une AOP.