Le zéro prédation ciblé par les tirs létaux
Les syndicats et fédération d’éleveurs haussent à nouveau le ton à l’encontre de l’État sur la gestion du loup.

Dans une lettre adressée au Premier ministre, la FNSEA, les Jeunes agriculteurs, la FNO et autres syndicats agricoles font le bilan de 10 ans de prédation. Plus de 67 600 ovins, 3 000 caprins, 500 bovins ont péri sous les crocs des loups ! Et chacun des prédateurs coûte 60 000 euros à la France pour la gestion des indemnisations et des subventions pour la protection des troupeaux. Les représentants agricoles rappellent dans leur courrier que « les éleveurs impactés par la prédation vivent un enfer, contraints de travailler, chaque jour, dans un climat toujours plus tendu et dans l’attente de la prochaine attaque. La situation est telle que la MSA a dû mettre en place des groupes de soutien psychologique pour eux, pour leur famille et pour les bergers. » Ils font part entre autres de deux requêtes auprès du chef du gouvernement : autoriser les tirs de défense dans les zones de cœur de parcs nationaux, les éleveurs n’étant pas en capacité aujourd’hui de défendre leurs troupeaux en cas d’attaque.
Tuer des loups ne satisfait personne
La seconde requête concerne le déclassement du loup comme espèce en voie de disparition sur le sol français. En effet, le seuil de 500 individus ayant été atteint à la sortie de l’hiver, les spécialistes de la faune sauvage ont confirmé que la population lupine était désormais viable. La Fédération nationale pour la défense du pastoralisme (FNDP) se mobilise aussi de son côté sur la question du loup et rappelle que « l’idée de tuer des loups ne satisfait personne, mais cela devient une nécessité absolue. » La Fédération argumente que parmi tous les moyens mis en œuvre pour faire baisser la prédation, le seul qui est un minimum d’intérêt est l’autorisation des tirs létaux. Face à la forte mobilisation du terrain, le préfet coordonnateur du plan national loup a publié un arrêté permettant l’abattage de 10 loups supplémentaires jusqu’à la fin 2019, soit 2 % de la population lupine en France. Une décision saluée par les syndicats, mais jugée « insuffisante et preuve implicite de l’échec des mesures de protection », selon la FNDP.