Le marché de la viande bio en croissance
La viande bio séduit de plus en plus de Français. Sa consommation a augmenté alors le marché global de la viande se rétracte de 2 %.

D’après un sondage réalisé en mars par Interbev avec Ifop, 70 % des Français auraient mangé au moins de la viande issue de l'agriculture biologique une fois en 2015 contre 59 % en 2014. De plus, les intentions de consommation sont plutôt à la hausse, puisque 67 % des consommateurs pensent continuer, et 30 % pensent même augmenter leur consommation. Autre signe positif, la consommation par les moins de 35 ans a connu la plus belle progression. Si le premier frein à la consommation reste le prix, 60 % des Français se disent prêts à payer plus cher pour de la viande bio et trouvent ce prix est justifié. Le nombre d’exploitations bio a augmenté de 8 % en 2015, et il y a eu une vague de conversion notamment chez les éleveurs bovins en crise. « Il y a une stabilité des prix remarquable sur toute la filière bio, qui n’est mise en défaut que lorsqu’on n’arrive pas à maîtriser le développement et qu’il se crée un décalage entre offre et demande », observe Jean-François Vincent, éleveur ovin dans le Centre et responsable de la commission bio à Interbev.
54 000 agneaux bios et 6 000 brebis abattues en 2015
Dans la filière ovine, les abattages d’ovins bio, à 60 261 têtes pour 1 132 tonnes équivalent carcasse stagnent en 2015. La viande ovine bio était distribuée à 29 % en grandes surfaces, 27 % en boucherie, 11 % en magasins spécialisés, 10 % dans la restauration hors domicile et 22 % en vente directe. La filière viande ovine bio se structure. « La difficulté en agneau est la saisonnalité de la consommation. On manque d’agneaux au printemps quand il y a une forte demande et on en a trop à l’automne. Dans mon OP nous avons mis en place une caisse de péréquation pour encourager le désaisonnement » témoigne Jean-François Vincent. « La difficulté est qu’on ne peut pas acheter au détail, c’est un agneau entier ou rien, complète un boucher. À nous de faire en sorte de mettre en avant ou de valoriser par des découpes attractives les morceaux que l’on doit écouler. Et de lui expliquer pourquoi à certaines périodes il ne trouve pas d’agneaux ».