"Le CS Ovin m’a conforté dans le maintien d’une activité ovine sur l’exploitation"
Valentin Lochon, 26 ans, est installé sur la commune de Magné, dans la Vienne, sur un système mixte grandes cultures-élevage ovin viande, qu’il a mûrement réfléchi pendant sa formation et son parcours à l’installation.
Valentin Lochon, 26 ans, est installé sur la commune de Magné, dans la Vienne, sur un système mixte grandes cultures-élevage ovin viande, qu’il a mûrement réfléchi pendant sa formation et son parcours à l’installation.
À la fin de mes études agricoles, j’avais un projet de reprise de l’exploitation familiale. Mon idée de départ était de mettre la totalité de l’exploitation en céréale, de supprimer la troupe ovine qui était alors peu productive et de cumuler mon activité agricole avec un emploi à l’extérieur.
Vu les types de sol sur l’exploitation, une partie des terres, à plus faible potentiel, était mal adaptée aux cultures, et justifiait le maintien de l’activité ovine en système herbager.
Pour m’en persuader, j’ai fait le choix de suivre le CS Ovin de Montmorillon en 2015, pour découvrir les différents systèmes d’élevage possibles dans ma région, prendre de l’autonomie dans la prise de décision en améliorant mes compétences techniques à la fois sur le troupeau et les productions fourragères, et développer mon réseau professionnel.
Des cultures peu rentables changées en prairie
J’ai repris lors de mon installation en 2019, 80 ha (45 ha en grande culture et 35 ha en prairie), avec un renouvellement complet du cheptel existant par l’achat de 170 « brebis de pays » typées Charolais-texel-vendéen. J’ai également acheté une trentaine d’agnelles de renouvellement suffolk.
Aujourd’hui l’exploitation compte 135 ha (100 ha de céréale et 35 ha prairie) et 210 brebis (60 suffolk, 60 vendéennes, 90 brebis de pays).
L’augmentation de surface m’a permis d’augmenter en céréales, de réimplanter des prairies sur certaines parcelles qui étaient en culture mais avec des rendements médiocres, ou difficilement accessibles pour le matériel. Cela ma également permis de réorganiser le pâturage du troupeau à proximité des bâtiments.
Sécuriser le pâturage avec des parcelles complémentaires
J’exploite également une vingtaine d’hectares de prairie en bordure de rivière mises à disposition par un voisin. Ces parcelles me permettent de conforter la disponibilité en herbe du troupeau, sans craindre la période estivale.
Le fait d’avoir conservé la mixité grandes cultures-élevage ovin me permet d’avoir un revenu assez régulier, et de valoriser mes parcelles selon leur potentiel : les meilleures en céréale, les autres en pâturage avec un coût alimentaire maîtrisé pour le troupeau.
J’ai deux productions différentes, mais complémentaires dans un contexte économique qui nécessite d’être adaptable.
L’autonomie fourragère, un enjeu d’actualité
Au cours des trois dernières années, les sécheresses estivales successives ont été plus ou moins marquées selon les régions. Dans les systèmes d’élevage herbagers, l’indispensable adaptation au changement climatique peut prendre divers aspects.
Un premier levier de sécurisation consiste à réduire le niveau de chargement sur les prairies.
Un second passe par la diversité des prairies permanentes comme temporaires. Cette diversité floristique permet d’équilibrer la production de fourrage tout au long de la saison en jouant sur leur précocité plus ou moins forte, leur résistance à la sécheresse, leur souplesse d’exploitation, par le pâturage ou la fauche. Enfin, l’utilisation de surfaces complémentaires – telles que les vergers, vignes, berges – s’avère intéressante. Ces parcelles peuvent être dédiées aux brebis taries si leur végétation est de piètre qualité nutritionnelle.
L’écosystème prairial est un atout majeur pour réduire la vulnérabilité des exploitations à l’évolution du climat.