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Le contrat de filière ovin allie lait et viande

Le contrat de filière ovin veut renouveler les consommateurs et développer le potentiel de production. En lait, c’est l’organisation dans France brebis laitière qui est mise en avant.

Les filières ovines laitières et allaitantes se sont rassemblées dans le cadre d’Interbev pour présenter un même contrat de filière au ministère de l’Agriculture. Ce contrat avait été demandé aux interprofessions par Emmanuel Macron lors de son discours du 11 octobre à Rungis dans le cadre des États généraux de l’agriculture. Chaque filière avait jusqu’au 10 décembre pour rendre un document contenant un diagnostic de sa situation de marché, des propositions pour évoluer et des engagements des acteurs impliqués. En ovin, si Interbev a souhaité conserver la primeur de ce plan au ministère de l’Agriculture, les grandes lignes ont été présentées le 5 décembre lors du conseil national de la FNO.

Développer la contractualisation et être plus présent en restauration hors domicile

Concernant la viande, le plan vise surtout deux objectifs : renouveler les consommateurs et développer le potentiel de production. « Le renouveau des consommateurs passe par une adaptation de la gamme avec des produits élaborés et des portions plus adaptées à la jeune génération », indique Maurice Huet, le président d’Interbev ovin. La filière agneau veut aussi faire monter en gamme la production française avec un engagement collectif de doubler la part des viandes sous signes officiels de qualité d’ici 5 à 10 ans. Les viandes IGP, labels rouges, AOP et bio représentent actuellement 17 % des agneaux produits en France.

Pour développer la production, l’interprofession veut développer la contractualisation en y intégrant des notions de prix de revient. « Si cette demande d’intégrer les coûts de production vient de l’aval, il ne faut cependant pas rêver, on va rester dans les prix du marché », relativise Maurice Huet. Interbev veut aussi être plus présente dans la restauration hors domicile et l’étude du cabinet Blézat Consulting confirme son importance pour absorber l’afflux hivernal d’agneaux de race laitière (voir encadré).

Vers des échanges plus réguliers entre filière laitière et allaitante

Le contrat de filière ovin devrait aussi enclencher la mise en place, à moyen terme, de l’interopérabilité des bases de données ovines. « Pour améliorer la connaissance des élevages, il s’agirait de faire parler les bases entre elles et de renseigner, sur la base volontaire, les dates de naissances des agneaux. Cela permettra par exemple que la génétique ait accès aux donnés d’abattage ou que la connaissance des dates de naissances permette de mieux anticiper les sorties d’agneaux ».

Pour la filière laitière, le contrat prévoirait surtout la mise en place effective de l’association France brebis laitière qui rassemblerait les acteurs laitiers du bassin de Roquefort, des Pyrénées-Atlantiques, de Corse et du quatrième bassin. Le renforcement de cette entité permettrait de rassembler les ovins laitiers sous une seule bannière nationale et envisager, pourquoi pas, une communication commune sur le lait de brebis. « Les ovins allaitants et laitiers ont des problématiques communes et nous sommes obligés de travailler ensemble », indiquait Joël Acher, vice-président de la FNO, en marge du conseil national de la FNO. « On peut se féliciter d’avoir eu ce débat avec pour la première fois le lait et la viande, renchéri Maurice Huet. Les deux filières vont continuer d’échanger régulièrement. »

« Globalement, ces échanges ont été très constructifs, juge Maurice Huet. Ce n’est pas un plan comme les autres. Les éleveurs, abatteurs, transformateurs, bouchers, grande distribution, restauration hors domicile y ont cru et ont pris des engagements ».

Étude sur les agneaux laitiers

Une étude sur « le marché des agneaux de race laitière et leur place dans la filière ovine française » a été réalisée par le cabinet Blézat Consulting pour le compte de FranceAgriMer dans le cadre des travaux sur le plan de filière ovine. Cette étude indique que pour un élevage ovin laitier, la vente d’agneau représente en moyenne 22 % des produits de l’exploitation, une part qui atteint 25 % dans les exploitations en zone de production de roquefort. Elle pointe aussi le fait que la sortie des agneaux de race laitière oriente les cotations à la baisse. Afin de mieux anticiper les impacts du marché laitier sur la production d’agneaux, le cabinet a identifié deux scénarios d’évolution des marchés laitiers et leurs conséquences sur l’évolution du calendrier d’arrivée des agneaux. Elle met en lumière une arrivée de plus en plus importante d’agneaux de race laitière en janvier et février, période où la consommation est faible. Une telle évolution incite à explorer de nouveaux débouchés : l’export, la restauration hors domicile ou une élaboration plus importante des produits.

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