Le conseil de Laurence Sagot
L’aliment idéal pour les agneaux
De bons agneaux de bergerie, sans excès de gras, qui poussent vite sans trop consommer : tel est le défi demandé aux fabricants d'aliments. Ce dossier vous propose les différentes formules possibles à la lumière de nouvelles références.
De bons agneaux de bergerie, sans excès de gras, qui poussent vite sans trop consommer : tel est le défi demandé aux fabricants d'aliments. Ce dossier vous propose les différentes formules possibles à la lumière de nouvelles références.
S’il est vrai que le choix de l’aliment a des répercussions sur le coût de la ration des agneaux, les quantités de lait produites par leurs mères restent prédominantes sur le résultat économique. Une comparaison entre deux lots d’agneaux dont le poids au sevrage était de 29 kg d’une part et de 23,6 kg d’autre part vient à nouveau de le quantifier. Il a fallu 14 jours de plus pour finir le lot des agneaux les moins lourds et 13 kg d’aliment en plus. Par ailleurs, les carcasses des agneaux légers ont été payées 109,50 € contre 115,10 € pour les plus lourds (source : Institut de l’Élevage 2018). Au final, avec le même aliment, la différence de solde sur coût alimentaire (prix de vente de l’agneau duquel sont déduites les charges d’aliment) s’établit à 10 € par animal en faveur de ceux qui ont eu les meilleures croissances sous les mères. Et la recette pour avoir des agneaux qui poussent bien n’a pas changé : l’alliance d’une bonne génétique avec une alimentation équilibrée en fin de gestation et au cours des six premières semaines de lactation. Les premières économies en matière d’alimentation sont bel et bien là ! L’aliment miracle pour compenser un manque de lait n’a pas encore été inventé !
Ce n’est pas le prix de l’aliment qui influence le plus le prix de revient d’un agneau
De nombreuses compositions d’aliment sont possibles pour des agneaux en bergerie. Pour des raisons de simplicité, le même aliment peut être utilisé du début de la complémentation des agneaux jusqu’à leur commercialisation. Les agneaux de moins de six semaines consomment en effet trop peu d’aliments pour que ce dernier ait une influence sur leur croissance. De même, le fait de les fermer dans le parc à agneaux au cours de la journée n’induit pas de niveau de consommation supérieur. Cette pratique trouve toutefois un intérêt lorsque les brebis sont en ration humide.
Pour assurer leur croissance après le sevrage, les agneaux ont besoin d’énergie, d’azote, de minéraux et d’eau. Le système d’unités d’alimentation pour les ruminants vient d’être rénové par l’Inra (programme Systali). Ainsi, les besoins des agneaux ont été réactualisés. Ils sont toujours exprimés en UF et en PDI mais sont désormais plus précis et fournissent des indicateurs environnementaux. Si ces nouvelles recommandations restent proches de celles utilisées depuis les années 1970, elles intègrent plusieurs nouveautés : un agneau qui présente une croissance élevée transforme plus efficacement les protéines. De plus, les apports alimentaires ne sont plus calculés en PDIN et PDIE mais seulement en PDI.