La petite douve, la connaître et la traiter
La petite douve est présente dans les prairies de la France entière. Ce parasite hépatique inclut les herbivores dans son cycle de vie, touchant ainsi fréquemment les ovins.
Des pertes de production allant jusqu’à la mortalité. La petite douve, ou Dicrocoelum lanceolatum, infeste les prairies de la France entière et cause des dommages dans les troupes ovines. Ce parasite interne attaque les fonctions hépatiques de ces hôtes terminaux, les ruminants, généralement de rente.
« Sa prévalence est forte dans toute l’Europe, sauf au Royaume-Uni et pas au-delà de 2 600 mètres d’altitude, précise Benoît Delalleau, vétérinaire en Normandie pour le groupe Zoetis. Les œufs de la petite douve restent actifs pendant cinq ans dans les prairies, il n’est donc pas envisageable de faire une rotation pour espérer “nettoyer” les parcelles. »
Retard de croissance et perte de production
Le cycle de vie de la petite douve peut également être assez long et le parasite peut survivre jusqu’à six ans dans un mouton. Il va préférer les sols calcaires ou basiques, où on le rencontrera plus fréquemment.
« Les symptômes évocateurs d’une infestation de petite douve sont l’anémie, l’apparition d’œdèmes, un amaigrissement de l’animal, énumère le vétérinaire. Cela va entraîner des pertes de poids, des retards de croissance chez les jeunes animaux, avec 12 à 15 % de perte de gain moyen quotidien (GMQ), une réduction de la production laitière chez les brebis. Enfin, il va y avoir des saisies de foie à l’abattoir. »
Une seule molécule efficace
Pour diagnostiquer cette infestation de petite douve, il va être nécessaire de réaliser une coproscopie. « Pour la prévention, il n’existe pas de moyen de lutte contre les hôtes intermédiaires que sont le petit escargot et la fourmi – que le ruminant ingère en broutant – et il n’existe qu’une seule molécule efficace et elle ne fonctionne que sur la petite douve adulte », souligne Benoît Delalleau.
Ce dernier alerte sur la tendance à la négligence de ce parasite dans un diagnostic, les vétérinaires ayant plutôt comme priorité le traitement des strongles gastro-intestinaux.