La même proportion de légumineuses
La composition floristique des prairies semble plus impactée par les aléas climatiques que par la nature du pâturage, cellulaire ou tournant.
Comparée à un mode de pâturage tournant avec un temps de séjour de sept jours en moyenne par parcelle, la flore des prairies conduites en pâturage cellulaire évolue de la même façon. Telle est la conclusion du suivi floristique de quatre prairies (à parts égales de natures permanentes et temporaires) entre 2014 et 2019 sur le site expérimental du Mourier (87). Afin de mesurer les effets du mode de pâturage, chacune d’elle a été séparée en deux, la première étant pâturée en mode cellulaire, la seconde selon les règles du pâturage tournant. Si un plus grand nombre d’espèces a été identifié sur les prairies conduites en cellulaire (54 espèces contre 48), la différence est essentiellement liée aux adventices. L’apparition des mauvaises herbes est la conséquence des sécheresses estivales comme en 2016, 2018 et 2019.
Les mêmes proportions de plantes
Les trois grandes familles de plantes, c’est-à-dire les graminées, légumineuses et diverses sont présentes dans les mêmes proportions dans les deux modes de pâturage. Entre 2014 et 2019, les graminées régressent, les diverses augmentent, les légumineuses ainsi que les zones de sol nu fluctuent en pâturage cellulaire comme en pâturage tournant (graphes). En moyenne des quatre séries de mesures, la proportion de légumineuses est la même sur les prairies pâturées en cellulaire et en tournant avec 19 %. Dans les Deux-Sèvres, l’évolution de la flore de 35 parcelles a été mesurée tous les deux ans entre 2015 et 2019 dans le cadre du projet Life Herby. La durée de pâturage des prairies oscillait entre un et trois jours. Alice Poilane de la Caveb souligne que « les botanistes de l’Inrae de Lusignan en charge des mesures ont également noté une augmentation de la diversité spécifique de la flore. Cela s’explique plus par le vieillissement des prairies et les faibles niveaux de fertilisation que par la conduite du pâturage en elle-même. L’évolution en termes d’abondance des légumineuses est assez variée. Elles ont tendance à se maintenir voire à augmenter au fil des années, en particulier sur les prairies les plus humides ».
Le pissenlit qui s’impose
Enfin, les relevés floristiques des prairies conduites en pâturage tournant et cellulaire au Ciirpo, sur le site expérimental du Mourier, montrent une végétation plus stable en cellulaire. Trois espèces se maintiennent : dactyle, ray-grass et trèfle blanc. Les diverses s’imposent comme espèces dominantes en 2019 avec le plantain lancéolé et surtout le pissenlit. En pâturage tournant, la végétation s’est davantage différenciée. Aucune espèce ne maintient son statut de dominante tout au long du suivi même si le dactyle, le ray-grass et le trèfle blanc font fréquemment partie des dominantes. En 2019, le pissenlit s’impose ainsi que le trèfle douteux.