La charte brebis laitière se déploie en 2023
Validée lors de l’assemblée générale 2022 de France Brebis laitière, la charte de production et transformation du lait de brebis va voir le jour en 2023. Une démarche collective pour « bien faire et le faire savoir ».
Validée lors de l’assemblée générale 2022 de France Brebis laitière, la charte de production et transformation du lait de brebis va voir le jour en 2023. Une démarche collective pour « bien faire et le faire savoir ».
Le cadre général et les engagements de la toute nouvelle charte brebis laitière avaient été validés en assemblée générale de France brebis Laitière (FBL) au printemps 2022. La filière passe maintenant à l’étape concrète du déploiement auprès des éleveurs et transformateurs. Si elle n’est pas la première à se doter d’une charte de bonnes pratiques, elle engage l’ensemble de ses acteurs dans une démarche volontaire et évolutive via sa toute jeune association interprofessionnelle, FBL.
« Avec la charte, nous souhaitons défendre et promouvoir les valeurs et pratiques de la filière brebis laitière française »
« La charte lait de brebis France est un outil volontaire et collectif, dont l’objectif est de défendre et promouvoir les valeurs de la filière lait de brebis, affirme Sébastien Bouyssière, animateur de FBL. Nous avons voulu définir le socle commun de la production et de la transformation du lait de brebis en France et fixer ainsi les pratiques vertueuses. » Les objectifs de la démarche sont d’emmener et accompagner tous les acteurs de la filière dans une démarche d’amélioration des pratiques ; préserver et améliorer l’image de la filière lait de brebis ; et fédérer la filière par des engagements communs, portés à la fois par l’amont et l’aval.
Outil volontaire et évolutif
Première étape du déploiement : informer les producteurs. « Dès le printemps, les éleveurs ovins lait vont recevoir via leur laiterie une information sur les objectifs et le contenu de la charte, annonce Sébastien Bouyssière. C’est une phase importante pour nous. L’ensemble des indicateurs suivis dans le cadre de cette charte permettra à la filière d’améliorer sa transparence sur une base solide, afin de mettre en avant les pratiques de ses acteurs et à terme, construire et piloter sa démarche de responsabilité sociétale collective. Sur de nombreux points, les éleveurs ont déjà des pratiques à l’objectif. Nous avons besoin de les caractériser pour mieux communiquer. »
« La charte ne doit pas être prise comme une contrainte supplémentaire mais bien comme un outil pour les éleveurs et la filière », affirme Sébastien Rossi. L’éleveur Corse et président de l’Association nationale des éleveurs ovin lait (Aneol) se veut rassurant.
« Nous la présenterons également lors de nos différentes réunions avec les producteurs pour échanger entre nous. Elle est évolutive et propose des pistes d’amélioration, avec un accompagnement technique si besoin pour être à l’objectif sur tous les points. Nous pourrons aussi définir des sujets sur lesquels travailler collectivement au niveau FBL ou plus spécifiquement par bassin et sur lesquels engager des moyens financiers. Cela ouvre de nombreuses perspectives, en plus de la communication positive sur notre métier. Évidemment c’est plus intéressant si un maximum d’éleveurs s’engage sur la durée. »
Éviter les surenchères
« Avec cette charte, nous créons un socle commun et souhaitons éviter des cahiers des charges qui nous seraient imposés par nos clients, précise Joël Acher, éleveur dans l’Aude et vice-président de FBL. L’intérêt est collectif et d’éviter les surenchères et contradictions qui peuvent exister lorsqu’un acteur cherche à se démarquer de son voisin. En tant qu’éleveurs, nous sommes plus souvent sur la défensive face aux affirmations de nos détracteurs et ne parlons pas suffisamment de ce que nous faisons. Via la charte, nous voulons aussi préserver les marqueurs de notre production tels que le pâturage et l’allaitement des agneaux par exemple. »
Suite à la phase d’information, au début de l’été, les engagements et le document technique seront envoyés à chaque éleveur pour réaliser l’auto-évaluation (papier ou en ligne).
Chiffres-clés de la production ovine laitière
Dix engagements et un autodiagnostic
Éleveurs et transformateurs sont invités à signer un document rassemblant dix engagements. Côté éleveurs, ils comprennent un engagement à appliquer les règles du guide des bonnes pratiques ovines ; à nourrir le troupeau autant que possible avec une alimentation produite sur l’exploitation et à ce que le pâturage fasse partie de l’alimentation des brebis.
Les transformateurs s’engagent à privilégier une ressource laitière française pour leurs produits, préserver le tissu économique et participer à la vitalité des territoires (y compris en zone de montagne) et mettre en place une démarche de contractualisation avec les producteurs.
Alimentation locale et pâturage
Chacun peut ensuite s’auto-évaluer via un document technique. Pour les éleveurs, il est composé de neuf chapitres et 29 items : L’exploitation ; La traçabilité ; La santé des animaux ; L’alimentation des troupeaux ; La traite ; Le logement des brebis ; Les interventions sur les brebis ; Les soins aux agneaux ; L’environnement.
Le questionnaire transformateurs comprend 10 chapitres (correspondant aux 10 engagements) et permet de suivre 35 items.
Chaque acteur positionnera ses pratiques sur une grille d’autodiagnostic en ligne ou papier et France Brebis laitière agrégera les résultats en respectant la confidentialité et la protection des données individuelles.