Alexis Roptin à Casson en Loire-Atlantique
« Je vends tous mes agneaux en vente directe »
Installé à Casson, à 15 kilomètres de Nantes, Alexis Roptin a choisi le créneau de la vente directe, un mode de commercialisation qui lui permet de maîtriser son produit jusqu’au consommateur et de parler de son métier.
Après une formation de comptable et un peu de salariat, j’ai choisi de m’installer. Mon grand-père et des oncles étaient agriculteurs. Et je voulais être mon propre patron. J’ai passé un BTS Acse puis j'ai été salarié en lait et ovin. Le mouton m’a plu. Je voulais vendre en direct, pour maîtriser le produit jusqu’à la fin, discuter avec les consommateurs, leur expliquer le métier, les conseiller. J’ai eu l’opportunité de reprendre l’exploitation où j’avais fait mon stage, sur ma commune, à 15 kilomètres de Nantes. C’est un lieu intéressant pour la vente directe et il n’y en avait pas dans le coin. L’exploitation comportait 60 ha, un atelier de canards prêts à gaver et un atelier lait, sans bâtiment spécifique, ce qui a limité le montant de la reprise. J’ai gardé et modernisé l’atelier canard et ai créé un atelier ovin en aménageant une ancienne stabulation. J’ai 120 brebis île-de-France, une race qui me plaît, a des qualités bouchères, est maternelle et adaptée à une conduite extensive et qui se désaisonne, ce qui facilite le travail. Les brebis sont dehors huit mois par an. Le lot principal agnèle en février, les retours en avril et je fais un lot de contre-saison qui met bas en octobre.
"C’est gratifiant de vendre en direct"
Les agneaux sont engraissés à l’aliment, puis avec un mélange blé-maïs-féverole jusqu’à 40-45 kg vif. Mon objectif est d’avoir 85% de rendement carcasse. En 2018, j’ai eu un gros problème de pasteurellose, donc maintenant je vaccine. Je fais abattre et découper les agneaux par l’atelier De la Terre à l’Assiette. 90% sont vendus à des particuliers, en caissettes de demi-agneau ou agneau entier découpés sous vide, 5% à des bouchers et 5% à des restaurants. Les prix sont de 14,5 €/kg en agneau entier et 15 €/kg en demi-agneau. Les réformes sont transformées en merguez et en saucisses sèches, un produit qui plaît bien. Les ventes s’étalent d’avril à octobre. Je vends dans un rayon de 20 km et ai de plus en plus de clients de Nantes. J’ai eu des reportages sur Télénantes et France 3 Pays de la Loire. Je suis référencé Bienvenue à la Ferme depuis 2018. Je fais une porte-ouverte par an. Et j’ai créé une page Facebook et un site où je présente l’exploitation, les produits et où il y a un formulaire de pré-commande. Quand des agneaux sont prêts, je rappelle les personnes pour finaliser les consignes de découpe. Elles viennent ensuite chercher les caissettes à la ferme le vendredi après-midi et le samedi matin. Mes clients sont habitués à la vente directe et veulent étoffer leur gamme avec de l’agneau fermier. Ils posent des questions sur le mode de production. Je leur explique l’animal, le mode d’élevage, le monde agricole. Comme je suis vice-président départemental et régional des Jeunes Agriculteurs, je suis assez à l’aise pour parler et j’aime mettre le métier en avant. C’est valorisant de vendre en direct des produits de qualité.»
Principal problème : les vols
« Le principal inconvénient d’être proche d’une grande ville, ce sont les vols. Pour ma part, je n’en ai pas encore eu, mais je m’y attends. Les éleveurs du coin se font souvent voler 30-40 animaux par an. Mon ancien patron s’en est fait voler 45 en 2018. Je me suis renseigné sur les patous, mais les voleurs les neutralisent avec des ultra-sons. Alors, je fais juste attention. Comme j’habite à un kilomètre, je viens et je repars toujours par des routes différentes, en changeant mes horaires.»