Aller au contenu principal

Dany Hulin à Montmorillon, Vienne
« J’ai trouvé la race qui me convient »

Dany Hulin remplace progressivement ses brebis charollaises par des croisées limousine/suffolk.

Dany Hulin cherche à valoriser ses 100 hectares d’herbe tout en limitant le temps de travail, surtout pendant la période d'agnelage. © CS Ovin Montmorillon
Dany Hulin cherche à valoriser ses 100 hectares d’herbe tout en limitant le temps de travail, surtout pendant la période d'agnelage.
© CS Ovin Montmorillon

« Cela fait une dizaine d’années que je me suis installé suite à un parrainage avec un effectif de 500 brebis de la race charolaise. Je n’ai pas bousculé l’organisation existante de l’exploitation jusqu’à l’agrandissement en 2011. En reprenant l’exploitation voisine, je suis passé à 800 brebis et j’ai embauché un salarié afin de faire face à l’accroissement de la charge de travail. Cela m’a permis de dégager du temps pour ma vie de famille tout en m’occupant correctement des animaux et des 180 hectares de SAU.

Aujourd’hui, j’ai 750 brebis dont 550 charollaises, 200 F1 limousine/suffolk et 130 agnelles F1. L’objectif est le changement total du troupeau en F1. J’ai d’abord testé un croisement terminal charollais/suffolk : les agneaux étaient bien conformés, avec une bonne croissance mais difficile à finir à l’herbe ; je suis ensuite passé au croisement F1 limousine/suffolk. Je recherchais des animaux plus grégaires, adaptés au pâturage et valorisant la fibre. Le fait de faire un croisement entre suffolk et limousine fait bien ressortir le caractère maternel et la facilité d’agnelage de ces deux races grâce à l’effet d’hétérosis.

Du fait de leur rusticité, elles sont moins exigeantes, plus résistantes, plus autonomes et dans un meilleur respect de l’environnement. La particularité de la limousine à désaisonner naturellement permet des agnelages en décembre sans pose d’éponge. J’utilise un bélier vasectomisé pour déclencher et regrouper les chaleurs.

La suffolk apporte une meilleure conformation et une vitesse de croissance ; la limousine de la rusticité. J’ai choisi de croiser mes F1 avec des béliers charollais. Je trouve que les agneaux sont vigoureux et ont un bon démarrage. On conserve de la brebis F1 les avantages et on ramène de la conformation. Le produit terminal F2 correspond bien aux attentes de la filière locale. J’obtiens de bon résultat de classement sur la grille Europ et la majeure partie des agneaux partent sous signe officiel de qualité.

La F1 a permis par une bonne valorisation des fourrages une réduction des charges alimentaires. En particulier en fin de gestation, elles restent plus longtemps dehors. Je les rentre en bergerie au dernier moment (deux ou trois jours avant la mise bas) et, malgré un faible apport de concentrés, elles conservent un bon état corporel et bon démarrage en lactation.

Pour alléger encore la charge de travail, toutes mes agnelles nées sur l’exploitation sont vendues à la boucherie. J’ai choisi d’acheter les agnelles de renouvellement F1 âgées de 5 mois. Le marché des F1 est limité, je n’ai que deux fournisseurs réguliers, trouvés grâce à l’association Rustique avenir qui promeut les races ovines rustiques dans le bassin du Centre-Ouest. »

« Un schéma précis pour des objectifs précis »

Des béliers vasectomisés pour grouper les naissances

La vasectomie consiste à ligaturer et sectionner des canaux déférents par voie chirurgicale. L’introduction des mâles vasectomisés (après l’âge de 18 mois) avec une bonne libido, après une période de séparation longue, favorise l’apparition de l’œstrus chez les brebis. C’est « l’effet bélier ». Les béliers vasectomisés vont ainsi grouper ou induire les chaleurs. Ils sont retirés à la fin du premier cycle et remplacés au deuxième cycle par des béliers reproducteurs.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre