Intervenir rapidement pour endiguer la colibacillose de l’agneau
Selon le type de colibacille et son pouvoir pathogène, la colibacillose se manifeste sous différentes formes chez l’agneau. Très contagieuse, cette maladie nécessite une intervention rapide, à condition de pouvoir la repérer.
Selon le type de colibacille et son pouvoir pathogène, la colibacillose se manifeste sous différentes formes chez l’agneau. Très contagieuse, cette maladie nécessite une intervention rapide, à condition de pouvoir la repérer.
« Il est possible de rencontrer une forme septicémique de la colibacillose chez le petit agneau âgé de 14 à 24 heures, explique Pierre Autef, vétérinaire praticien à Bellac (Haute-Vienne). La bactérie passe dans la circulation sanguine et l’agneau présente des signes d’affaiblissement, d’hypothermie, de déshydratation, de perte du réflexe de tétée. » Ces signes évoluent rapidement vers la mort et très souvent celle-ci survient avant que l’éleveur ait pu se rendre compte que l’agneau était malade.
Chez les agneaux un peu plus âgés (24-48 heures), on peut rencontrer une forme diarrhéique. « Les selles sont très liquides quasiment aqueuses, explique le vétérinaire. On observe une déshydratation rapide, puis un refus de téter et une évolution vers la mort ». Dans cette forme, les signes sont visibles et un traitement peut-être mis en œuvre. Il en est de même pour une autre forme qualifiée d’« agneau baveur ». La diarrhée est absente mais l’affaiblissement de l’agneau est rapide. L’hypothermie, la perte d’appétit accompagnent l’apparition d’une hypersalivation au niveau de la bouche, phénomène dû à une hypoglycémie.
À partir de l’âge de cinq jours et jusqu’à 10 jours, on peut rencontrer le syndrome « agneau mou » dû à l’action de toxines produites par les colibacilles. Celles-ci passent dans le sang et provoquent un affaiblissement de l’agneau, d’où son nom. Les agneaux ont des difficultés à se tenir debout et à marcher. Un léger ballonnement dû à une paralysie de la vidange de la caillette apparaît. Les signes peuvent évoluer en quelques heures en troubles nerveux : l’agneau ne peut plus se relever, pédale, met la tête en arrière et meurt, ceci en l’absence de diarrhée.
Une maladie très contagieuse
Ces différentes formes, bien que diverses dans leur expression clinique, sont toutes très contagieuses et impliquent une réaction très rapide de l’éleveur. « Les stratégies de traitement passent par l’utilisation d’antibiotiques par voie générale et/ou orale pendant trois à cinq jours, ajoute Pierre Autef. Dans un lot atteint en cours d’agnelage, une métaphylaxie (c’est-à-dire l’utilisation d’antibiotiques avant l’apparition des signes cliniques) peut être envisagée après avis du vétérinaire. Celui-ci pourra également prescrire des anti-inflammatoires pour lutter contre le choc toxinique, et des réhydratants. Une vaccination des brebis gestantes avec des vaccins destinés aux bovins peut apporter un plus sur des lots à terme. Bien souvent, ces affections colibacillaires sont le révélateur des dysfonctionnements plus ou moins importants dans l’élevage : hygiène des cases d’agnelage, ambiance de la bergerie, qualité et quantité du colostrum, délai entre la naissance et la première tétée, poids, vigueur de l’agneau ou encore carences en oligo-éléments. »
Le saviez-vous ?
La colibacillose est causée par différents types d’Escherichia coli, bactérie présente dans le tube digestif. Selon le type de colibacille et son pouvoir pathogène, différents signes cliniques peuvent être relevés.