Aller au contenu principal

« Il nous faut vraiment une communication à grande échelle autour du pastoralisme et du loup »

Denise Leiboff, présidente de la fédération nationale des communes pastorales et maire de Lieuche (Alpes-Maritimes), était présente aux premières Assises de la prédation, les 1er et 2 juin, dans les Hautes-Alpes.

<p>Denis Leiboff est la présidente de la Fédération nationale des communes pastorales.</p>
<p>Denis Leiboff est la présidente de la Fédération nationale des communes pastorales.</p>
© A. Tournier

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre association ?

Denise Leiboff - Elle a été créée en 2020. L'objectif, c'est la sauvegarde du pastoralisme dans les territoires. Il s'agit notamment de promouvoir les activités pastorales, d'apporter notre soutien à tous ceux qui contribuent au maintien et au développement des activités pastorales et du pastoralisme, informer le public, promouvoir la recherche et le développement scientifiques et techniques du pastoralisme, etc. Nous sommes une petite équipe de bénévoles, nous avançons doucement. L'idée, ce fut tout d'abord de nous faire connaître et reconnaître par tout ce qui gravite autour du pastoralisme (les services techniques, la profession...). Nous rassemblons aujourd'hui 500 membres, présents en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, mais aussi en Corse, dans l'Hérault, le Gard, la Savoie ou encore la Lozère.

Pourquoi avoir été présente lors de ces Assises ?

D. L. - Il était très important d'y assister afin de faire entendre au gouvernement nos souhaits, à la fois ceux de la profession mais aussi ceux des élus des territoires. Nous sommes en train de préparer le prochain Plan national d'actions loup. Celui-ci concernera plusieurs années ; il sera par la suite très difficile d'y apporter des changements.

Quelles sont aujourd'hui les problématiques rencontrées par les maires des communes pastorales ?

D. L. - Il y a tout d'abord la fermeture des milieux. Sans élevage, les milieux s’embroussaillent. Et il y a aussi la problématique des chiens de protection, qui est une conséquence de l'arrivée du loup. Ces chiens créent d'énormes problèmes dans les territoires, notamment en termes de cohabitation entre productions animales et autres usagers de l’espace, que ce soit avec les touristes ou les administrés de la commune. Nous avons aujourd'hui des conseils municipaux qui en arrivent à ne plus renouveler des baux aux éleveurs. C'est la solution de facilité. Ils vont privilégier le tourisme, éviter les conflits, tout en sachant qu'il y aura derrière l'embroussaillement. D'autres vont fermer les sentiers de randonnée aux touristes. Enfin, une autre solution consiste à faire intervenir – quand on en a les moyens – des médiateurs.

Lors de ces Assises, vous avez mentionné qu'il vous fallait communiquer...

D. L. - Aujourd'hui, chacun fait comme il peut, en éditant des prospectus ou en mettant en place des panneaux. Ce que l'on demande, c'est une communication télévisuelle ou radio à grande échelle. Nous n'en sommes plus à un million d'euros près quand on voit ce que coûte le loup. Il faut vraiment un message explicatif pour le grand public qui ne connaît pas le sujet du pastoralisme. Celui-ci se limite souvent à ce qu'il entend ou ce qu'il voit sur les réseaux sociaux, sans forcément chercher la vérité.

Les plus lus

Agneaux à l'engraissement en Afrique du Sud
De l’intérêt des levures dans la ration des brebis et des agneaux
Le fabricant de levures Lallemand présentait une série d’études confirmant l’intérêt de l’ajout de levures vivantes dans la…
<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis
« Nous devons nous réapproprier la mort de nos animaux »
Manon Fleuroux élève un troupeau de 60 brebis à Montréal dans l’Aude et est engagée dans la création d’un abattoir mobile. Suivie…
Samuel Bulot, président de l’Institut de l’élevage.
« L’Institut de l’élevage doit venir dans les cours des fermes »
Samuel Bulot a été élu président de l’Institut de l’élevage le 13 juin. Éleveur laitier bio en Côte-d’Or, il mesure l’…
Ludovic Gilbert et Théo Haller
"Reprendre la ferme de papy, du rêve à la réalité"
Depuis son enfance, Théo Haller a rêvé de reprendre l’exploitation de son grand-père maternel décédé lorsqu’il avait dix ans,…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre