Idele veut construire les avenirs de l’élevage en partenariat
L’Institut de l’Élevage-Idele a présenté sa vision stratégique à l’horizon 2025. L’association veut s’ouvrir pour construire en partenariat les avenirs de l’élevage des ruminants.


"L’élevage a des avenirs. Construisons-les ensemble », répétaient Martial Marguet et Joël Merceron, le président et le directeur de l’Institut de l’Élevage (Idele), le 20 décembre dernier en présentant les conclusions de la réflexion Idele 2025. Initiée à l’automne 2015, cette réflexion stratégique a impliqué une centaine d’organisations agricoles partenaires ainsi que les salariés de l’Institut de l’Élevage. Le monde de l’élevage a notamment pu imaginer l’institut technique de demain à travers quatre scénarios d’évolutions (fil de l’eau, business, globale filière ou contrat social).
Un comice multipartenarial pour dessiner l’élevage de demain
Il ressort de cette large consultation une stratégie qui s’appuie sur six axes : créer de la valeur pour les éleveurs et les filières ; s’adapter à un monde ouvert, numérique et accéléré ; être un partenaire recherché ; être source de synergie entre les organisations d’élevage ; outiller le dialogue avec la société ; renforcer l’impact avec des travaux utiles et utilisées.
« L’Institut de l’Élevage doit être un maillon qui assemble les compétences de l’élevage », expliquait Martial Marguet, éleveur laitier du Doubs. « Il faut que nous soyons le catalyseur d’énergie et d’intelligence pour que la ferme élevage France retrouve toute sa compétitivité » renchérit Joël Merceron. Les 255 partenaires d’Idele rassemblés le 20 décembre ont pu témoigner de ce besoin de coopérer entre organisations. Notamment lors d’un « comice » —
assemblée formée pour échanger les expériences de chacun afin d’améliorer les procédés – rassemblant une trentaine d’ateliers autour d’innovations agricoles avec, à chaque fois, un ingénieur d’Idele et une ou des structures partenaires. La digiferme du Mourier, les formations aux ressources humaines, la pousse de l’herbe par satellites ou la future plateforme #devenireleveur étaient, entre autres, mises en avant.
Avec un statut associatif et donc « au service de tous », l’Institut de l’Élevage veut ouvrir sa base d’adhérents jusqu’à maintenant limitée aux fédérations spécialisées (FNPL, FNB, FNO et Fnec), à Coop de France, à l’Apca ainsi qu’aux organismes techniques (Races de France, Allice, GDS, FCEL…) et économiques (Fnil, FNCL…).
Une courroie de transmission entre la recherche et les territoires
Idele a fait évoluer ses statuts en octobre dernier pour pouvoir intégrer de nouveaux adhérents. « Demain, des coopératives ou des organismes techniques régionaux pourraient s’impliquer dans la gouvernance d’Idele ». Mais, avec un chiffre d’affaires annuel de 28 millions d’euros et 260 équivalents temps pleins salariés, l’Institut de l’Élevage s’inquiète de la baisse prévisible du financement Casdar 2017 en lien direct avec les mauvais résultats de la Ferme France en 2016. « Pour que le financement soit bon, il faut que l’on soit reconnu », soulignait Martial Marguet. « Un partenaire recherché peut et doit se faire payer », renchérit Joël Merceron.
« Les instituts techniques sont des courroies de transmission portées sur la recherche avec un ancrage dans les filières et les territoires », rappelait Xavier Beulin, le président de la FNSEA. « La technique a un rôle essentiel par rapport aux métiers d’éleveurs, complétait Michèle Boudoin, présidente de la FNO. Ce n’est pas inné de s’occuper des animaux et pour pouvoir s’adapter, il faut être formé aux nouvelles techniques ».