Génétique
Fedatest en route vers la génomique
Fedatest fêtera ses 35 ans en 2012. Station du grand Sud pour les ovins allaitants, elle se lance cette année dans la génomique.
Fedatest a pu mesurer pour la première fois cette année les effets du rééquilibrage de la PAC sur ses résultats. En 2010, le produit global de la structure auvergnate située à Mazeyrat d’Allier est de 683 900 euros, dont 184 000 euros obtenus de la vente de 2095 agneaux, 95800 euros des subventions liées à l’exploitation (ICHN, PHAE, DPU…), 74000 euros des coûts de protocoles et 200 000 euros de FranceAgriMer. « Il y a bien eu deux étapes pour le redressement de la structure, souligne Jean-Luc Chauvel, son président, éleveur de Bizets en Haute-Loire, avec d’abord l’augmentation de la production depuis 2007 grâce à la technique, ce qui a permis de dégager du revenu avec la vente d’agneaux, et ensuite les aides. »
Les charges opérationnelles s’élèvent à 150 000 euros dont 140 000 euros pour les animaux et 10 000 euros pour les cultures. En 2007, Fedatest a subi un audit financier et économique, et après l’obtention d’un équilibre « fragile » en 2009, le résultat décolle en 2010 avec 97 400 euros. C’est le meilleur résultat obtenu depuis 2004. L’EBE est de 192 000 euros. Le produit agneaux a augmenté de 9 500 euros, les cotisations de 6300 euros, les aides publiques de 82000 euros, dont 47000 euros de revalorisation des DPU et aide à la brebis. La reprise de surfaces situées à 1 000 mètres d’altitude, au hameau du Cros à Ferrussac, en 2008, a nécessité la mise en place d’un système fourrager différent. Mais l’efficacité alimentaire est maintenant en place. Les charges opérationnelles ont diminué grâce aux frais d’alimentation. Par contre, les frais fixes augmentent.
AUGMENTER L’EFFICIENCE ÉCONOMIQUE
L’objectif est bien d’augmenter l’efficience économique du système et non pas « de vivre des subventions », note le président. Il y a encore des efforts à faire. Fedatest a de nouveaux objectifs cet automne pour consolider ses résultats positifs. Les thèmes scientifiques sur lesquelles la station travaille sont variés : fertilité à l’insémination artificielle (IA), optimisation de l’herbe et parasitisme, organisation du travail, qualité des produits, maîtrise de la mortalité et génomique… Un comité scientifique se réunit deux fois par an. « Il faut conforter les résultats techniques et réfléchir à ce qu’on veut faire de Fedatest, lui donner une impulsion pour sa vocation qui est la génétique », explique Jean-Luc Chauvel.
Un programme de trois ans (2011-2013) sur la génomique intitulé Degeram se monte autour de Fedatest, et se veut transversal sur le Massif central. La station en assure l’animation scientifique. Il commencera par un recueil de données spécifiques sur les races locales, un recensement des besoins, une définition des caractères, des protocoles de collecte (deux campagnes seront mises en place). Les études porteront sur la qualité du colostrum, l’efficacité alimentaire, le comportement et la docilité, la prolificité et l’hypermuscularité. L’objectif est de développer des outils génomiques : 240 puces et 12000 génotypages simples.
RENFORCER LA FERTILITÉ À L’IA
Cela pourrait permettre par exemple de proposer aux éleveurs un outil qui renforcerait la fertilité à l’IA. Ou voir si on est capable de sélectionner des femelles sur la qualité du colostrum pour ainsi réduire la mortalité, ou encore travailler sur l’hyperprolificité avec pour objectif d’avoir des portées homogènes (que des doubles, plutôt que des triples et des simples)… Le coût du programme est de 510 000 euros sur deux ans, avec des subventions espérées en octobre du Feder (255 000 euros) et de la région (102 000 euros). « Ce programme marque l’entrée des ovins allaitants dans la génomique, s’enthousiasme le président, nettement moins ambitieux que pour les bovins bien entendu mais c’est le premier, et nous sommes en discussion avec les autres massifs pyrénéens et alpins. »