Faut-il tondre ses brebis avant la montée en estive ?
Dans les systèmes transhumants du sud-ouest et des Pyrénées, la tonte est traditionnellement effectuée en automne. La brebis pourrait gagner en confort avec une tonte supplémentaire au printemps.
Dans les systèmes transhumants du sud-ouest et des Pyrénées, la tonte est traditionnellement effectuée en automne. La brebis pourrait gagner en confort avec une tonte supplémentaire au printemps.
Avec le changement climatique et notamment une élévation des températures, les pratiques traditionnelles d’élevage évoluent. Cela pourrait être le cas avec la tonte dans les systèmes basco-béarnais, où les brebis montent en estive encore en laine et ne seront tondues qu’à la descente, à l’automne. Si cette pratique avait pour but de protéger la brebis contre les frimas d’altitude qui subsistent en fin de printemps – début d’été, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui avec des températures saisonnières plus élevées.
Pas d’impact sur les performances zootechniques
Le lycée agricole d’Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, a tenté l’expérience de tondre une partie des brebis au printemps, avant la montée en estive. Les performances zootechniques ont été comparées entre le lot tondu au printemps et à l’automne et celui qui n’a été tondu qu’à l’automne. Au niveau de la production laitière, comme de la fertilité, les résultats ne montrent pas d’impact de la tonte de printemps. De même, la note d’état corporel entre le printemps et l’automne suit la même courbe pour les deux lots. Du point de vue de l’observation des animaux, là non plus la tonte supplémentaire n’engendre pas d’indicateurs plus importants du bien-être animal (propreté de la mamelle, des flancs et de l’arrière-train, écoulements oculaires et nasaux). Pour autant, pour Antoine Bureau, de l’EPLEFPA d’Oloron Sainte Marie : « Il nous semblait que les brebis tondues étaient tout de même mieux à la montagne par rapport aux non tondues qui ont la laine très feutrée qui ne respire pas bien. Mais cela reste une impression subjective sur l’aspect des animaux. »