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Sindy Throude, chargée de mission élevage ovin et environnement à l’Institut de l’élevage
Faut-il arrêter l’élevage d’ovins pour sauver la planète ?

L'élevage ovin permet le maintien de surfaces enherbées qui stockent plus de la moitié des gaz à effet de serre émis par la production d'agneaux.
L'élevage ovin permet le maintien de surfaces enherbées qui stockent plus de la moitié des gaz à effet de serre émis par la production d'agneaux.
© B. Morel

 

 
Sindy Throude, chargée de mission élevage ovin et environnement à l’Institut de l’Élevage.
Sindy Throude, chargée de mission élevage ovin et environnement à l’Institut de l’Élevage. © DR

 

« L’arrêt de l’élevage ovin n’est pas une solution pour protéger l’environnement. La disparition du pâturage et des troupeaux pourraient même causer plus de torts que de bénéfices. En fait, l’élevage ovin n’est pas très polluant, on estime que l’élevage ovin caprin ne représente pas plus de 1 ou 2 % de l’émission nationale de gaz à effet de serre (GES).

L’élevage ovin est demandeur de prairies, soit pour le pâturage, soit pour la récolte de fourrage. Dans tous les cas, si on stoppait cette activité, les prairies seraient retournées pour mettre en place des cultures. Le retournement des prairies libérerait une grande quantité de CO2. Ainsi, logiquement nous pouvons affirmer que l’élevage ovin permet le maintien de surfaces enherbées, qui sont des puits de stockage de carbone. On estime d’ailleurs que 40 à 60 % des émissions de GES de l’élevage ovin sont au final absorbées par les prairies. N’oublions pas non plus de citer les services au territoire de l’élevage de moutons. Le pastoralisme réduit le risque d’incendie, la filière ovine crée de l’emploi, l’écopastoralisme permet d’entretenir des surfaces sans recours aux énergies fossiles, etc.

Plusieurs leviers pour limiter les GES

La production ovine dispose en outre de leviers pour diminuer encore les émissions de GES. On va miser par exemple sur l’optimisation de la fertilisation et des surfaces en visant l’autonomie protéique, la mise en place de couverts végétaux, etc. Au niveau de l’élevage, le point le plus important est la bonne gestion des animaux improductifs qui va permettre de limiter une émission inutile de méthane. Le calage de la ration en fonction des besoins réels des animaux va éviter l’excrétion de l’azote excédentaire.

Les premiers résultats obtenus sur les exploitations du Réseau d’élevage Inosys montrent qu’il n’y a pas de système d’élevage plus vertueux qu’un autre, chacun a ses propres leviers d’actions. Le projet européen Life Green Sheep s’est attelé à la tâche de recenser et évaluer les pratiques vertueuses pour des élevages ovins bas carbone, et durables. »

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