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En 2023, les panneaux solaires ont été bénéfiques à la pousse de l’herbe selon l’Inrae

En s’associant à BayWa r.e et Valorem, l’Inrae a mis en évidence de meilleurs rendements et qualité de fourrage autour des panneaux solaires en Dordogne, dans le Sud-Ouest méditerranéen et en Bourgogne.

Moutons sous les panneaux photovoltaïques
L'humidité est mieux retenue sous les panneaux solaires et le vent moins fort dans les centrales agrivoltaïques ce qui prolonge la survie de l'herbe en été.
© BayWa r.e.

La recherche s’organise afin de fournir davantage de données sur les synergies entre production fourragère et photovoltaïsme. En France, la collecte des données s’est structurée en 2023 avec la création du Pôle national de recherches sur l’agriphotovoltaïsme par l’Inrae. Ce pôle regroupe trente-sept structures, dont deux installateurs et gestionnaires de centrales, BayWa r.e et Valorem, qui ont collaboré avec l’Inrae afin de mesurer les effets des panneaux sur la production fourragère.

Pour la campagne 2023, les résultats montrent que l’ombrage des panneaux crée un microclimat favorable à la pousse de l’herbe. En effet, le sol sous les panneaux était moins chaud et plus humide que hors panneaux, produisant une herbe de meilleure qualité.

Moins de vent dans la centrale

On constate de plus une diminution de 38 % du vent à l’intérieur de la centrale. Il est toutefois à mentionner que le rendement de fin de printemps a été plus faible a l’ombre des panneaux. Sur l’ensemble de l’année, directement sous les panneaux (zone à l’ombre la majorité du temps), le rendement est plus faible qu’aux alentours.

Pour Mathilde Gaulier, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’Inrae, en convention de partenariat avec Valorem, l’association entre photovoltaïsme et agriculture est « gagnante pour les agriculteurs qui peuvent faire pâturer leur bétail plus longtemps notamment pendant l’été où le fourrage présente une meilleure dynamique de pousse, avec une qualité nutritive supérieure par rapport au témoin. Continuer le suivi agronomique sur plusieurs cycles de production est aussi nécessaire pour confirmer ces résultats ».

Des données pour les trois climats majeurs en France

Panneaux photovoltaïques
D'après l'Inrae, la production d'herbe en été est meilleure sous les panneaux solaires, ainsi protégée du rayonnement solaire direct. © DR
Afin de produire des données plus transposables, les trois sites de mesure correspondent à différents climats : méditerranéen, océanique altéré et semi-continental (classification USDA). Les sites en climat méditerranéen et semi-continental sont théoriquement les plus exposés aux sécheresses estivales. Sur ces sites, l’ombrage des panneaux a refroidi le sol de 3 à 4 °C et a amélioré l’humidité de 11 %.

Pour le site en climat océanique altéré, les résultats sont similaires. La production de matière sèche en zone ombragée a été supérieure de 30 % à celle exposée sur l’ensemble de l’année. En été, la température du sol autour des panneaux a été en moyenne 4,8 °C plus faible que hors des panneaux et l’herbe qui y a poussé avait une meilleure digestibilité pour les animaux.

D’après Amélie Stepec, ingénieure de recherche en agriphotovoltaïsme d’Inrae, en convention de partenariat avec BayWa r.e : « Il est intéressant de noter que dès le premier cycle, nous avons observé que l’effet protecteur des panneaux s’applique quel que soit le climat d’implantation et alors même que le niveau d’ensoleillement est différent. »

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