Causeur.fr, le 19 septembre
Élevage et viande : pour en finir avec les idées reçues
Voilà plus de 50 ans que l’élevage des animaux de boucherie fait l’objet de critiques sur des sujets qui évoluent au gré des préoccupations de l’opinion. Dans la France des années 60, l’élevage allaitant était déjà critiqué parce qu’il s’agissait a priori d’une activité des agriculteurs les plus riches. Avec les années 80, la critique s’est tournée vers la déforestation de l’Amazonie et la paupérisation d’une partie de la petite paysannerie. Dans les années 90, émerge une nouvelle préoccupation, sanitaire cette fois. Avec les années 2000, ce sont les préoccupations écologiques et écologistes qui prennent le pas. Pourtant, comme le sait tout agronome et surtout tout paysan, les animaux d’élevage remplissent un rôle multifonctionnel. Ils fournissent certes des produits (lait, viande, graisse, cuir, os, ligaments…), mais aussi de l’énergie (force de traction, portage), ils jouent un rôle d’épargne (de court ou long terme, selon les cas) et contribuent par leurs déjections (urine, bouses) à l’entretien de la fertilité des sols.
La gale ovine est une parasitose très contagieuse provoquée par un acarien qui vit sur la peau. Elle a des répercussions économiques très importantes dans les élevages infectés. Beaucoup d’éleveurs sont impactés et ont du mal à éradiquer ce parasite de leur élevage. Lorsqu’un troupeau est concerné, c’est tout le voisinage qui l’est. Le traitement pour être efficace doit être collectif. Il faut intervenir dans le même temps avec des moyens efficaces et ne pas se contenter d’une pulvérisation sur le dos des animaux qui va masquer la maladie mais ne pas l’enrayer. La gale est davantage diagnostiquée en automne et en hiver. Les conditions idéales de développement exigent une certaine humidité et des températures douces à fraîches. Pendant l’été, lorsque les conditions de survie du parasite sont moins favorables, la maladie peut entrer dans une phase de latence durant laquelle la peau cicatrise, l’animal se rétablit et paraît à nouveau sain. Cette latence peut s’expliquer en partie par l’élimination de nombreux parasites lors de la tonte.
« Oui, les troupeaux sont mieux protégés mais le loup s’adapte. Les attaques de jour se sont multipliées. Et elles s’ajoutent à celles de nuit », insiste Émilie Bonnivard, la vice-présidente de la région Auvergne-Rhône-Alpes en charge de l’agriculture. Le conseil régional a décidé de préparer un plan d’action pour aider des éleveurs de plus en plus démunis. Il comportera un volet juridique pour évaluer la possibilité de sortir de la convention de Berne. Un accompagnement juridique des éleveurs propriétaires de patous, menacés pénalement en cas d’incident avec les randonneurs, devrait faire partie du dispositif. La Région souhaite aussi modifier les clés de comptage du loup pour obtenir des évaluations de population plus en phase avec la réalité. Une réflexion sera menée sur la possibilité d’expérimenter l’utilisation de chiens chasseurs de loups. Le plan inclura aussi des aides à l’investissement de matériels pour les lieutenants de louveterie et des actions de communication et de sensibilisation du grand public.