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Laine
EcoKraft ou la granulation de la laine

L’entreprise allemande a mis au point une ligne de granulation de différents types de matériaux, dont la laine, utilisée sous cette forme comme engrais organique.

 

 
Reinhold Eder, fondateur d’Ecokraft, explique la vision de cette entreprise allemande : « il s’agit de limiter la désignation de « déchets » en donnant de la valorisation à des sous-produits qui peuvent trouver leur place sur le marché. Nous souhaitons ainsi intégrer ces matières secondaires dans une logique d’économie circulaire, écologique, locale, etc. ».

 

 

 
Si quatre lignes de granulation de la laine sont déjà en fonctionnement en Allemagne, le développement en France de cette technologie se heurte actuellement à la réglementation touchant aux sous-produits animaux. Markus Hofmann, ex-éleveur ovin, installé à Wolferstadt, en Bavière, constatait l’absence de débouchés pour la laine de son troupeau. Il revend alors ses moutons et installe la première ligne de transformation Ecokraft dédiée à la laine en 2019. Grâce à une dérogation faite par les services vétérinaires, il est en mesure de commercialiser sa production. Il dispose d’un hygiénisateur, chauffé par le méthaniseur communal où il laisse la laine pendant 10 heures à 70 °C.

 

« Au sein de l’Union Européenne, les services vétérinaires demandent un passage de la laine à 120 °C pendant au moins 50 minutes, détaille Lahcène Charrouf, directeur d’Ecokraft France. C’est possible de le faire, ça demande juste plus d’énergie donc ça coûtera plus cher. » Markus Hofmann propose ses services aux éleveurs ovins du voisinage, à qui il achète la laine 20 centimes d’euro le kilo, tandis que le kilo de granulé est vendu à 12 euros. Il effectue aussi du travail à façon afin de rentabiliser sa ligne de production qui coûte autour de 250 000 euros, hygiénisation incluse. La presse à granulés coûte à elle seule 69 900 euros. La laine, une fois hygiénisée, est découpée et broyée grâce à des couteaux conçus spécialement par Ecokraft. Elle passe ensuite dans un tamis puis dans un mélangeur qui va brasser la matière. Le tout passe enfin dans la presse qui va en faire des granulés. La ligne permet de produire 150 à 180 kg de granulés de laine par heure. « Le travail de la laine entraîne une usure accélérée de certaines pièces (comme les couteaux) ainsi qu’un encrassage rapide à cause du suint. Les machines nécessitent donc d’être entretenues très régulièrement et cela a un coût », signale l’entrepreneur bavarois.

Ecokraft mène également des essais pour mieux connaître l’action de la laine sur les cultures. « Nous travaillons avec une pépinière, cela nous permet de comprendre comment la laine se comporte pour protéger les racines et servir de réservoir d’eau », explique Lahcène Charrouf. Pour lui, les granulés de laine vont pouvoir remplacer les engrais chimiques et s’inscrire dans la tendance croissante des intrants bio.

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