Aller au contenu principal

Dix ans d’engagement dans l’agneau laiton label rouge

Les producteurs auvergnats de l’Apiv célébraient dix ans de partenariat avec Greffeuille dans l’agneau laiton.

Un bel anniversaire a réuni une centaine d’éleveurs engagés dans la démarche de qualité « agneau laiton label rouge » portée en partenariat entre l’Apiv Auvergne (Association des producteurs de viande indépendants) et les établissements Greffeuille Aveyron. Ce 23 novembre à Lamothe (Haute-Loire) a rassemblé des éleveurs bien sûr, mais aussi des acteurs de la filière pour chaque maillon. « Ces dix ans ont passé très vite » pour Jacques Greffeuille, initiateur du projet, qui n’hésite pas à parler de « famille » pour souligner les liens qui unissent tous les partenaires engagés dans cette filière label rouge. Propos retenus aussi par Clément Lebrat, président de l’Apiv Auvergne.

La marque « agneau laiton » existait depuis les années quatre-vingt-dix sur l’Aveyron et les départements limitrophes. Quand la loi de 2006 a permis de découpler le label rouge et l’IGP (identification géographique protégée), la société Greffeuille a prospecté dans des régions ovines comme la Haute-Loire. « L’idée a séduit le conseil d’administration », a souligné Évelyne Boulet alors présidente de l’Apiv, et le partenariat s’est conclu dès octobre 2008. À cette époque, explique Bernard Greffeuille, « la production française d’agneaux était en baisse » et ce label s’est rapidement révélé « un pari pertinent » avec un nombre d’éleveurs engagés qui est passé de 123 (dans l’Aveyron principalement) à 200 environ en 2018. De la même façon, les points de vente sont passés de 23 en 2008 à une centaine en 2018.

La qualité et le goût de l’agneau permettent un prix partagé

Denis Costerousse, président du groupe Elvéa et éleveur de moutons dans le Cantal, a montré l’importance de l’Apiv dans la démarche, avec son rôle fédérateur et son accompagnement des éleveurs en termes d’informations, d’aide à la contractualisation et d’appui technique. Claude Font, secrétaire général de la FNO, a, lui, souligné que l’engagement dans les signes officiels de qualité dont le label, « c’est pratiquement un passage obligé ». Mais d’insister : « ce n’est pas banal, c’est une réelle adhésion avec un objectif de revenu… ».  L’éleveur ajoute qu’une telle démarche se veut « collective » en « intégrant la filière tout entière y compris jusqu’au consommateur ».

Revenant sur le produit « agneau laiton », Laurent Fraisse, animateur de l’ODG Régal, souligne que le cahier des charges colle aux pratiques traditionnelles de l’élevage ovin en Haute-Loire. Ce que confirme une éleveuse, Stéphanie Chassagnon, qui se dit « fière » de produire des agneaux qui répondent à une demande des consommateurs. La clé de la réussite repose aussi sur un prix construit : « il faut créer de la valeur et ensuite se la partager », affirme Jacques Greffeuille. Mais réussite il y a si, en aval de la filière, chez le boucher ou le restaurateur, le produit séduit. Charles Assirlikian, boucher à Marseille, se dit ainsi « admiratif de voir ce que vous faites, ça nous impose de faire autant que vous… ». Didier Desert, restaurateur à Paris, passe à chaque table pour présenter aux clients les produits qu’il sert, produits dont il est sûr de la qualité et du goût. Alors que, sur sa carte, son plat le plus cher était à 24 €, il a réussi à imposer l’agneau laiton à 32 € et « on en vend énormément ».

Autres témoins, Pierre Cabrit, président de la Fédération des viandes françaises en label rouge (Fil Rouge) a lui aussi insisté : « un bon produit a besoin de tous les bons acteurs dans toute la chaîne », et Maurice Huet, président d’Interbev section ovine, a mentionné que la filière ovine était plutôt en avance avec 17 % de la production française sous signe de qualité.

Aujourd’hui, 43 éleveurs de l’Apiv Auvergne sont engagés dans la démarche de qualité « agneau laiton label rouge », et produisent quelque 18 000 agneaux par an. Le mot de la fin revenait à Jacques Greffeuille s’adressant aux éleveurs : « On a une force, c’est notre produit… Quand on est sûr de son produit, on est sûr de pouvoir le vendre ».

Les plus lus

<em class="placeholder">Mathilde Poulet</em>
« Je travaille comme technico-commerciale avant de m’installer en élevage ovin »
Prendre son temps pour construire un projet viable et profiter de l’expérience du terrain en amont, voilà les objectifs de…
<em class="placeholder">Florent et Charles Souyris et Philippe Galtier, Gaec de Cuzomes</em>
Aveyron - « Nous avons investi pour travailler 35 heures par semaine dans notre élevage ovin »
Dans l’Aveyron, les trois associés du Gaec de Cuzomes montrent comment ils ont optimisé la productivité du travail et la…
<em class="placeholder">Marion Lassalle et Yannick Helip </em>
« Nous dégageons deux salaires avec notre système transhumant et nos brebis romanes"
Dans les Hautes-Pyrénées, Marion Lassalle et Yannick Helip conduisent une troupe de brebis allaitantes en optimisant la ressource…
<em class="placeholder">Christophe Holtzer et Éric Arnould</em>
« Je facilite la reprise de ma ferme ovine »
Dans les dix ans à venir, 61 % des éleveurs ovins prendront leur retraite. Face à ce constat alarmant, Éric Arnould a…
<em class="placeholder">Béliers Noire du Velay</em>
FCO : Des impacts à plus ou moins long terme sont à prévoir en matière de génétique
Pour Bertrand Bouffartigue, animateur de la section ovine à Races de France, l’enjeu est de recapitaliser les cheptels atteints…
<em class="placeholder">Sana avec son bâton. </em>
La drôle d’estive de Sana, fille de bergère
Sana, 10 ans, partage le travail en montagne de Chloé, sa maman bergère. Elle raconte son quotidien sur les flancs du Chalvet et…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir Pâtre
Consultez les revues Réussir Pâtre au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Réussir Pâtre