L’astuce de Florentin Schaal, éleveur de 80 brebis laitières et fromager fermier dans les Alpes-de-Haute-Provence
« Des tiges de luzerne comme paillis pour le potager »
« Je donne du foin de luzerne à mes brebis et je retire les tiges du râtelier quand il reste environ 15 % de refus. Cela fait vite du volume et si je les mettais dans le fumier, cela m’obligerait à curer au moins trois fois par an contre deux fois actuellement. Auparavant, je les donnais à mes ânes mais ils n’en mangeaient pas trop. J’ai un grand jardin potager de 2 000 m² et, progressivement, je me suis servi de ces tiges comme paillis pour les cultures. Ça couvre bien le sol, ça n’apporte aucune graine contrairement à la paille de céréales et ça enrichit le sol en une matière organique épaisse.
« Les refus sont pressés en petites bottes »
Chaque jour, j’enlève les refus des brebis et je le mets par terre en tas. Ça fait vite du volume et, chaque semaine, je presse les tiges en petites bottes. Quand j’ai changé de botteleuse, j’ai gardé ma botteleuse à petite balle et je la laisse à l’abri sous le tunnel serre, à côté des râteliers des brebis. Faire des bottes me prend cinq minutes par semaine et les tiges sont alors plus faciles à manipuler qu’à la fourche et surtout moins volumineuses.
Les bottes vendues trois euros aux clients
En vendant mes fromages au marché, certains clients me demandaient de la paille pour leur potager. Je leur ai proposé mes tiges de luzerne que je vends trois euros la botte. Une quinzaine de clients viennent chaque année, au printemps, me prendre environ 200 bottes. Ça me rapporte 600 euros par an, ce qui n’est pas énorme par rapport à notre chiffre d’affaires, mais ça rend service aux clients et ça empêche de faire monter trop vite le fumier. »