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De l'importance du choix du chiot

Un chien travaillera en moyenne pendant huit ans. L’éleveur prendra soin de bien le choisir avant qu’il n’intègre son quotidien.

« Il y a plein de théories qui circulent sur comment bien choisir son chien mais pour moi, aucune n’a réellement fait ses preuves, affirme Sébastien de Montmollin, formateur agréé. Hormis les quelques critères à vérifier absolument, il faut que l’éleveur se fie à son ressenti. C’est le fameux bon sens paysan ! ». L’éleveur qui souhaite acquérir un chien de travail peut se rapprocher de l’association des utilisateurs de chien de troupeau (AUCT)* de son département. Celle-ci pourra l’orienter vers des élevages ayant des chiots disponibles, issus de parents qui travaillent sur troupeau et dont les qualités sont reconnues. « Il est primordial que les parents travaillent et le mieux est que ce soit avec l’espèce à laquelle le chiot est destiné, conseille le formateur. Il ne faut pas hésiter à demander à voir au moins la mère travailler et si le vendeur refuse, il vaut mieux s’abstenir d’acheter ». Il faut en effet s’assurer que la mère a un comportement équilibré car la moindre tare peut potentiellement être transmise aux chiots in utero ou pendant les huit semaines avant le sevrage. L'inscription des parents au LOF garantit que leur origine est connue.

Préférer un chiot curieux et sociable

Il est également absolument nécessaire que l’acheteur se rende sur place, pour voir le chiot dans son environnement, observer son comportement au sein de la portée et pouvoir interagir avec lui. « Le chiot qui est curieux, sociable, sera plus facile à dresser que celui qui ne vous prête pas attention. Celui qui est peureux et qui reste en retrait aura du mal à s’imposer face aux brebis. Celui qui se montre déjà agressif est plutôt à éviter, et ainsi de suite », détaille Sébastien. Les critères physiques sur lesquels l’acheteur devra se montrer particulièrement vigilant sont les aplombs – le chiot ne doit ni boiter ni avoir les pattes tordues – et la vue – passer la main devant les yeux du chien et observer sa réaction. Il faut également s’assurer que ses deux mâchoires sont bien en face l'une de l'autre, qu’il ne soit ni bégu ni grignard. Pour les mâles, il faut avoir la certitude que les testicules sont bien descendus. Le chiot doit être identifié et avoir reçu la première injection de vaccin CHPPiL (maladie de Carré, hépatite de Rubarth, parvovirose, parainfluenza et leptospirose).

Chaque race bergère a ses qualités

Après l’achat, une garantie sanitaire est prévue : si le chiot décède dans le mois qui suit son acquisition d’une maladie contractée sur l’élevage de naissance, l'exploitant lésé pourra se faire rembourser ou demander un chiot de remplacement. « Ce qu’il faut avoir à l’esprit avant tout, c’est qu’il ne faut pas précipiter l’achat ni prendre un chiot par défaut ou à contrecœur. D’une manière ou d’une autre, cela se répercutera plus tard sur la relation ! », avertit Sébastien de Montmollin. Concernant la race, il s’agit davantage du choix personnel de l’éleveur, que ce soit du point de vue esthétique, logistique (un beauceron mangera environ deux fois plus qu’un border collie) ou pratique (il y a plus de portées disponibles en border collie qu’en d'autres races). Chaque race bergère (border collie, beauceron, berger des Pyrénées, kelpie australien, etc.) est intéressante et peut convenir, à partir du moment où le chiot est issu d’une lignée de travail avec des parents qui montrent de bonnes aptitudes.

*Vidéos et coordonnées des AUCT sur chiens-de-troupeau.idele.fr

Défendre les lignées locales

Au lycée agricole de la Côte-Saint-André en Isère, trois étudiantes ont relevé le défi de faire découvrir les races locales de chien de berger aux jeunes de l’établissement, à travers une journée thématique. Amélie Veyre, l’une des trois organisatrices de l’événement, prévoit de s’installer en ovin-caprin et de créer un élevage de berger de Savoie et de berger d’Auvergne. « Il y a en France une telle diversité de races que je trouve dommage d’oublier et de voir disparaître certaines lignées. Je suis très attachée à la région Auvergne-Rhône-Alpes et à ces spécificités », déclare la jeune femme de 20 ans, par ailleurs candidate aux Ovinpiades 2018. Jimmy Baud, éleveur de brebis et de chiens de berger (berger australien, border collie, berger d’Auvergne et berger de Crau) est intervenu durant la journée pour détailler les spécificités de chaque race. Par exemple, le border travaille plutôt loin du troupeau alors que le berger d’Auvergne ira plus facilement au contact.

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