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Davantage de travail après le départ du père

Deux bilans travail réalisés à neuf ans d’intervalle montrent comment un éleveur n’a pu compenser que partiellement la fin de l’aide bénévole de son père.

Prenez soin de vos anciens ! », recommandait en plaisantant Christophe Rainon de la chambre d’agriculture de la Nièvre lors du dernier Tech-ovin en présentant deux bilans travail réalisés dans la même ferme à neuf ans d’intervalle. Entre 2007 et 2016, l’exploitation de Patrice Guyard a peu évolué. En neuf ans, la surface a légèrement augmenté pour atteindre 99 hectares. Avec 59 vaches charolaises et 150 brebis Suffolk produisant 240 agneaux par an, le chargement a aussi légèrement augmenté pour atteindre 1,28 UGB par hectare.

Entre les deux bilans, l’éleveur de 54 ans réussi à réduire de 20 % son temps de travail d’astreinte pour atteindre en moyenne 4,4 heures de travail d’astreinte par jour. Des investissements ont permis de se simplifier le travail : quad, pailleuse, dérouleuse, caméra de surveillance, taureau à facilité de vêlage, parc de tri ovin… « Le parc de contention fixe a permis un gain de temps phénoménal dans la circulation et la pesée des animaux », apprécie l’éleveur. La construction d’une stabulation pour les vaches allaitantes et d’un hangar de stockage a aussi facilité le travail. Le groupage des agnelages en février (et les retours et les agnelles en avril) a permis une meilleure surveillance des animaux, la conduite de lots homogènes et des ventes groupées. Cela permet aussi de profiter de la pousse d’herbe de printemps.

40 % du temps d’astreinte assuré par le père

Par contre, ce choix concentre le travail de pointe en hiver où se cumulent les agnelages et les vêlages qui ont lieu de janvier à mars. « Je vois arriver le mois de février avec beaucoup d’appréhension », témoigne l’éleveur qui doit alors faire face à 12 heures de travail d’astreinte calculées par jour… Heureusement, c’est là que l’aide de son fils Pierre, qui travaille à l’extérieur en plus d’être pompier bénévole, est la bienvenue. « C’est plus compliqué que lorsque j’avais mon père qui était jeune retraité et qui surveillait les animaux, reconnaît Patrice Guyard. Aujourd’hui, il a 83 ans et s’occupe essentiellement de son jardin ». En 2007, le bilan travail montrait que 61 % du travail d’astreinte étaient assurés par Patrice grâce à l’aide de son père ; en 2016, Patrice doit assurer 95 % des heures…

Moins de marge de manœuvre en cas d’imprévu

« Je n’ai jamais rien demandé à mon père mais il m’aidait par plaisir », explique Patrice. Le coup de main était par exemple appréciable pour la surveillance des animaux aux prés qui prend un temps estimé de deux heures par jour. « Les anciens peuvent apporter une main-d’œuvre bénévole bien utile pour le bricolage, la surveillance ou l’entretien et permettre de s’absenter pour des journées de formations ou de visites, voire quelques jours de vacances », note Christophe Rainon. L’aide du fils n’est pas de même nature que celle du père. Ainsi, la présence du fils, plus habile au maniement du télescopique que son grand-père, facilite les travaux d’entretien du territoire. « Entretenir 11 kilomètres de haie ou de bordure de bois, ça demande de l’énergie et ça prend du temps ! ». Selon le bilan travail, c’est n’est pas moins de 30 jours qui ont été consacrés à l’entretien du territoire en 2016 !

Au final, avec l’aide du père en moins, le temps disponible calculé n’est plus que de 813 heures en 2016 contre 1 035 neuf ans auparavant. C’est 200 heures de travail en moins pour les autres activités, agricoles ou non, et une marge de manœuvre réduite en cas d’imprévu…

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