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Audrey Desormeaux, chargée de mission à la fédération nationale ovine
Comment se structure la filière lainière française ?

Recréer une filière française de valorisation de la laine va prendre plieurs années, entre réindustrialisation et sécurisation de débouchés.
Recréer une filière française de valorisation de la laine va prendre plieurs années, entre réindustrialisation et sécurisation de débouchés.
© J. Baudoin

« Aujourd’hui, la structuration de la filière se construit autour du collectif Tricolor. Son objectif est de rassembler les acteurs de la laine pour recréer des filières de valorisation. Il compte aujourd’hui plus de 70 membres répartis en quatre collèges : élevage, savoir-faire, transformation et marques (distribution). La laine est un produit naturel noble qui a de nombreux usages, c’est une aberration de ne pas l’utiliser et qu’elle soit une charge pour les éleveurs. Reconstruire une filière laine française va demander plusieurs années. Nous ne possédons plus ni outils industriels (un seul lavage et un seul peignage) ni l’ensemble des savoir-faire pour transformer la laine en France.

Utiliser la force de l’origine France

Le fil conducteur de nos actions est de développement des laines françaises. Différentes pistes sont à l’étude, notamment sur le lavage, qui est un frein important tant par les investissements nécessaires que pour le coût. Les petites structures restent fragiles tandis que les grandes demandent des volumes importants. La laine néo-zélandaise, lavée en Chine, est à 1-1,50 €/kg rendu France. Difficile d’être aussi concurrentiel. Notre force, c’est l’origine France. Nous travaillons sur un outil digital pour tracer la laine, de l’élevage au produit fini. Reste à éveiller le consommateur à cet enjeu de l’origine de la laine qui compose ses vêtements, matelas… Nous explorons également toutes les pistes de valorisation, notamment comme solution de substitution à la fibre de coco largement utilisée en géotextile.

En attendant, la laine pourrait être utilisée en compost ou en paillage, mais son classement en sous-produit animal de catégorie trois oblige à la transformer. En parallèle des travaux de valorisation, nous élaborons avec la DGAL un dossier d’agrément collectif pour le compostage à la ferme. À court terme, cela libérerait les stocks en ferme, et à moyen terme, ce serait une voie pour les inévitables écarts de tri. »

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