Comment l’élevage ovin cohabite avec la présence des ours en Slovénie ?

« Avec la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées, nous sommes contents car cela nous en fera deux en moins ici ! Hélas, il en resterait entre 875 et 1 130 selon les dernières estimations. C’est deux fois et demie de plus qu’il y a vingt ans où il y en avait déjà 400 ! En Slovénie aussi, ils causent de graves problèmes, en particulier pour les éleveurs de moutons et les apiculteurs. Ils attaquent aussi parfois le bétail et les chevaux. La présence des ours et des loups met sérieusement en danger l’agriculture avec l’abandon de pâturage. De nombreux éleveurs ovins ont réduit la taille de leur troupeau ou même abandonné complètement leurs activités agricoles à cause des attaques d’ours. Pourtant, l’élevage ovin avait connu un renouveau amorcé dans les années quatre-vingt. Depuis, l’élevage ovin régresse passant par exemple de 139 000 têtes en 2008 à 109 000 en 2017.
Une lassitude des éleveurs
Les agriculteurs ne sont pas opposés à la conservation des animaux sauvages, mais leur nombre doit être tel que la coexistence est possible. Hélas, l’Europe et les organisations environnementales sont extrêmement fortes pour exiger la conservation des bêtes en Slovénie. Comme partout en Europe, ils ont un fort soutien du public et les ONG portent des recours contre les prélèvements autorisés. D’octobre 2017 à septembre 2018, les chasseurs avaient le droit de prélever 107 ours et 12 loups. Pour la période 2018-2019, il est prévu de prélever 200 ours et 11 loups mais le décret tarde à être publié et l’on craint que les ONG ne le retardent encore par des recours administratifs. Par lassitude et parce que les dégâts ne sont pas toujours considérés, tous les éleveurs ne demandent pas une indemnisation suite aux attaques d’ours. L’an dernier, il y a eu quand même 222 000 euros d’indemnisations pour plus de 500 attaques. »