Pesticides
Cinq ans pour diminuer de moitié l’utilisation des pesticides dans l’agriculture française
Les chiffres de l'utilisation des produits phytosanitaires en France et de leur réduction ont été communiqués le 7 janvier. Dans un objectif de diminution, 2018 a été au contraire une année de hausse de l'utilisation des pesticides. Sur 20 ans, la tendance est à la baisse et les produits de biocontrôle augmentent. Mais pour atteindre l'objectif fixé pour 2025, il va falloir accélérer le mouvement.
Les chiffres de l'utilisation des produits phytosanitaires en France et de leur réduction ont été communiqués le 7 janvier. Dans un objectif de diminution, 2018 a été au contraire une année de hausse de l'utilisation des pesticides. Sur 20 ans, la tendance est à la baisse et les produits de biocontrôle augmentent. Mais pour atteindre l'objectif fixé pour 2025, il va falloir accélérer le mouvement.
Le 7 janvier, l’industrie phytopharmaceutique a communiqué ses chiffres sur l’évolution de l’utilisation des produits phytosanitaires. Le même jour, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation ont présenté le constat du comité d'orientation stratégique et de suivi (COS) du plan national de réduction des produits phytopharmaceutiques, Écophyto 2+, visant à réduire la dépendance aux produits phytosanitaires et à accroître la protection des populations.
Une augmentation en 2018, une diminution sur 20 ans
Les analyses convergent : les chiffres de 2018 ne vont pas dans le sens d’une réduction. Après une légère baisse en 2017, c’est une « augmentation globale forte des quantités vendues de produits phytopharmaceutiques » qui est enregistrée en 2018. « Cette évolution paraît liée à une anticipation des achats en fin d’année 2018, en prévision de l’augmentation de la redevance pour pollution diffuse qui taxe les substances les plus préoccupantes au 1er janvier 2019 », peut-on lire dans le communiqué diffusé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. Le gouvernement note cependant que « le nombre et les quantités de substances les plus préoccupantes diminuent d’année en année ». Parallèlement, « la quantité de produits de biocontrôle augmente, tout comme l’engagement des agriculteurs dans des démarches reconnues économes en produits phytosanitaires (Agriculture biologique et HVE) ».
De son côté l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes) souhaite s’affranchir d’un effet « année », rapporte Terre et Territoires. La revue rapporte les propos du syndicat qui juge « primordial d’analyser les tendances d’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur une période longue ». L’organisme analyse les chiffres sur une période de 20 ans où « les quantités de matières actives utilisées ont baissé de façon spectaculaire », poursuit le journal. Les chiffres communiqués sur ces deux décennies montrent une baisse. « En 1999, environ 120 000 tonnes ont été achetées par les distributeurs contre 68 000 tonnes en 2018, soit un recul de 40 % », indique Terre et Territoires.
Revenant sur la sortie du glyphosate, Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a affirmé : « Nous allons essayer de sortir du glyphosate en 2020 » en précisant toutefois « sans laisser des filières dans l’impasse ».
Le plan de réduction des produits phytosanitaires se poursuit. « Il faudra avancer plus vite encore sur la recherche, il faudra aller plus vite encore sur le biocontrôle, » a affirmé le ministre. « Il faudra faire en sorte que tout cela se passe le mieux possible. Nous devons absolument assumer l’engagement du président de la République et du gouvernement qu’en 2025, nous diminuerons par 2 l’utilisation de tous les produits phytosanitaires dans l’agriculture française ».
Sur Twitter , les chiffres sont interprétés de façons très différentes.