Aller au contenu principal

Soulèvements de la Terre : Arnaud Rousseau demande des « conditions de sécurité renforcée » pour les agriculteurs

Le président de la FNSEA alerte sur la multiplication des atteintes aux biens et aux personnes dans l’agriculture alors que le Conseil d’Etat doit se prononcer d’ici la fin de semaine sur une demande de suspension du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre.

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, ce 9 août au micro de RMC.
Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, ce 9 août au micro de RMC.
© RMC

« Ce qui est important pour nous c’est de continuer à faire notre métier de manière sécurisée. On veut faire notre métier dans des conditions de sécurité renforcée », a déclaré Arnaud Rousseau, président de la FNSEA ce matin au micro de RMC. « Or aujourd’hui tous les jours dans l’agriculture on a des atteintes aux biens et aux personnes » a-t-il poursuivi.

Le représentant du syndicat majoritaire agricole réagissait à une question autour de la dissolution des Soulèvements de la Terre décidée par le gouvernement.

Et ce au lendemain d’une audience de référé-suspension au Conseil d’Etat autour du décret de dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre pris par le gouvernement le 21 juin dernier.


Le collectif pas près de cesser ses activités

A l’occasion de cette audience, le ministère de l’Intérieur a indiqué que l’activité des Soulèvements de la Terre ne devra cesser qu’une fois le mouvement définitivement dissout, rapportent nos confrères d’Agrafil. « La continuation du mouvement est donc suspendue au jugement au fond, pour lequel aucune date d’audience n’est encore arrêtée, et non au référé-suspension dont la décision sera rendue d’ici la fin de semaine », poursuivent-ils.

Une dépêche AFP évoque un délai d’un à deux ans pour que la décision sur le fond soit rendue.

Selon Agrafil, les membres des quelques 190 comités locaux du collectif devraient ainsi pouvoir participer aux prochaines actions prévues, comme le convoi de l’eau Sainte Soline-Orléans-Paris du 18 au 27 août et l’appel Justice pour l’eau du 8 septembre à Niort.

Le mouvement n’a jamais été aussi nombreux, massif et populaire

« Le mouvement n’a jamais été aussi nombreux, massif et populaire que depuis l’annonce de sa dissolution par [Gérald] Darmanin. Aujourd’hui, il déborde complètement celles et ceux qui l’ont initié, et donc, dissolution ou pas, les comités locaux, les coordinations locales (…) vont prolonger leur combat et faire ressurgir l’esprit des Soulèvements de la terre de mille et une manière », a assuré le porte-parole du collectif Basile Dutertre à Agra Presse après l’audience.
 

Deux projets de bassines en Auvergne dans le viseur

Alors que deux nouveaux projets de « bassines » (réserves de substitution) dans le Puy-de-Dôme (à Saint-Georges-sur-Allier et Bouzel) sont aussi dans le viseur des Soulèvements de la Terre, Arnaud Rousseau prévient : « on doit continuer à produire pour nourrir les gens et pour ce faire on a besoin d’eau ».

Affirmant que des agriculteurs « se sentent menacés par des actes de violence ou des dégradations sur du matériel d’irrigation ou du matériel électrique et une forme de pression insidieuse », le président de la FNSEA interpelle les pouvoirs publics. « On considère qu’il y a un cadre légal et qu’il n’appartient pas à chacun de définir ce qu’est la désobéissance civile. On a besoin d’une forme de protection », a-t-il lancé sur RMC.

On a besoin d’une forme de protection

A noter qu’à propos des violences que le gouvernement reproche aux Soulèvements de la Terre d’inciter et d’y participer, l’avocat du collectif Maître Aïnoha Pascal s’est ainsi interrogé au cours de l’audience en Conseil d’Etat : « pourquoi imputer la seule responsabilité aux Soulèvements et pas à la Confédération paysanne ou à Extinction Rebellion », alors que les manifestations (dont celle de Sainte-Soline) étaient réunies à l’appel de plusieurs organisations.

Pour aller plus loin

Bassine de Sainte-Soline : que retenir de la manifestation du 24 au 26 mars ?

Sainte-Soline : un agriculteur en pleurs et 16 maires choqués

Vols et dégradations sur le matériel d'irrigation : comment s'en prémunir ?

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité