Qualité
L’oxyde d’éthylène en tête des alertes européennes
Le rapport du RASFF met en exergue une hausse de 22 % du nombre d’alertes effectuées en Europe en 2020, une année dominée par l’oxyde d’éthylène. C’est la sixième année que ce chiffre augmente.
L’oxyde d’éthylène a encore fait parler de lui au premier semestre 2021, alors qu’il avait déjà dominé l’année 2020 par son nombre de rappels. Selon le rapport du Rapid Alert System for Food and Feef (RASFF), réseau européen des alertes sanitaires relatives aux produits alimentaires, 3 862 notifications ont été recensées en 2020 (-6 % versus 2019), parmi lesquelles 1 400 alertes (+22 %) impliquant un risque grave pour la santé humaine. C’est la sixième année consécutive que ce chiffre augmente. Et les rappels liés à l’oxyde d’éthylène y sont pour beaucoup.
+492 % de notifications sur les résidus de pesticides
Le RASFF note dans son rapport que les résidus de pesticides ont « soudainement » fait l’objet de nombreuses notifications, et se classent « au deuxième rang du top 10 des produits à risque provenant des pays tiers ». Cela est dû principalement à l’incident concernant la détection d’oxyde d’éthylène, les graines de sésame étant souvent reformulées en mélanges ou utilisées comme ingrédients dans une grande variété de produits. Le RASFF souligne qu’au global, « les notifications de résidus de pesticides pour les produits provenant des États membres ont augmenté de 492 % pour atteindre un total de 166 ».
La substance active la plus rapportée était donc sans surprise l’oxyde d’éthylène, suivi du chlorpyrifos, pyridabène et chlorpyrifos-méthyl. Ces dernières substances se trouvaient principalement sur les fruits et légumes, majoritairement importés de Turquie vers la Bulgarie.
315 notifications liées à l’oxyde d’éthylène
Le RASFF, lui-même, qualifie cette situation d’exceptionnelle, qui a débuté, rappelons-le en septembre 2020, par le signalement belge des niveaux élevés d’un pesticide non autorisé, l’oxyde d’éthylène, dans les graines de sésame d’Inde. « Il en est résulté une activité sans précédent au sein du RASFF, échangeant des informations sur les découvertes d’oxyde d’éthylène, identifiant des lots de produits concernés et en traçant leur distribution », est-il indiqué dans le rapport du réseau. La première alerte belge a été suivie de 315 autres notifications jusqu’à la fin de l’année sur le même problème.
La liste des rappels n’en finit pas de s’allonger depuis le début de l’année 2021, l’Union européenne ayant décidé de ne laisser passer aucun produit contenant ce pesticide non autorisé. Le 26 août 2021, la DGCCRF faisait état de 11 357 références concernées. Les lots identifiés font l’objet d’un rappel, cette mesure s’applique à des biscottes, des biscuits sucrés et d’apéritif, des céréales, des burgers, des fromages, des glaces et sorbets, des laits, des pains, des cafés, des thés ou encore des plats préparés.
Des avertissements sur les pathogènes en hausse
Le rapport du RASFF met également en exergue des avertissements en hausse sur les micro-organismes pathogènes. Sur 40 épidémies d’origine alimentaire, 15 sont dues à des Salmonella comme cause probable, 10 à des norovirus, 5 ont concerné des Listeria monocytogenes et 4 à de l’histamine. « Les avertissements sur les micro-organismes pathogènes dans les denrées alimentaires en provenance des pays de l’Union européenne en 2020 ont augmenté de 37 % », note le rapport. Salmonella est l’agent pathogène le plus fréquemment signalé dans les aliments avec 537 notifications. Parmi celles-ci, 273 ont concerné des produits à base de volaille en provenance de Pologne. La bactérie Listeria monocytogenes a été signalée 13 fois dans des produits à base de poisson froid de Pologne et le même nombre de fois dans des fromages en France.