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Loup : feu vert européen pour abaisser son statut de protection

Les Etats membres de l’Union européen ont adopté ce 26 septembre la mesure de la Commission européenne visant à réviser à la baisse le statut de protection du loup. 

loup européen
© Dominique Hommel/Parlement européen

[Mis à jour le 26 septembre 2024]

« Enfin, un grand pas en avant dans la gestion des populations de loups et dans la cohabitation harmonieuse ! », se félicitait dès le 25 septembre le Copa-Cogeca (organisation représentant les agriculteurs et coopératives agricoles européens) dans un communiqué.

 

D’une protection stricte à une protection simple du loup

Le Conseil européen a adopté ce 26 septembre la mesure de revoir à la baisse le niveau de protection du loup dans l’Union européenne pour le faire passer d’un statut de protection stricte à une protection simple comme proposé par la Commission européenne. Les changements récents de position du Luxembourg et du Portugal ont permis de faire basculer la majorité qualifiée lors d'un vote des ambassadeurs de l’UE suivi par le Conseil européen sur la compétitivité.

Lire aussi : Le loup devient un danger pour le bétail, reconnait la Commission européenne

La Convention de Berne doit encore confirmer le déclassement

Les Vingt-sept devaient prendre une décision deux mois avant la réunion du Comité permanent de la Convention de Berne qui se tiendra du 2 au 6 décembre afin d’inscrire le sujet à l’ordre du jour. Le Conseil européen a indiqué ce 26 septembre que la Commission allait maintenant soumettre la proposition au secrétariat de la Convention de Berne.

Si la Convention (où l’UE n’est pas seule à siéger, et tout amendement doit être adopté par les deux tiers de ses parties contractantes) confirme ce déclassement, l’Union européenne pourra ensuite adopter un changement de statut dans le cadre de la directive européenne Habitats.

Lire aussi : Prédation : davantage de bovins tués par les loups en 2023

Le Copa-Cogeca se réjouit de la nouvelle

« Il est clair que le moment est venu d'apporter les changements appropriés pour garantir que la population de loups soit gérée de manière à garantir non seulement la stabilité des effectifs, mais également l'amélioration de la diversité génétique, ce qui ne peut se faire que par une gestion active de la population », commente le Copa-Cogeca qui se dit heureuse « de constater que les institutions de l'Union européenne sont à l'écoute des besoins des agriculteurs et des habitants des zones rurales malgré les nombreuses pressions exercées par ceux qui n'ont souvent pas à faire face aux conséquences des attaques ».

Lire aussi : 1104 loups en France : son statut va-t-il évoluer ?

Vers un allègement du « fardeau mental des éleveurs »

« Cette décision apportera aux éleveurs européens une plus grande tranquillité d'esprit, car la prédation reste un fardeau mental constant qui contribue à la fragilité du pastoralisme dans de nombreuses régions », écrit encore la Copa-Cogeca qui espère que les États membres s'engageront activement avec les acteurs locaux sur des plans de gestion pour mieux permettre une coexistence harmonieuse.

Lire aussi : Où se trouve le loup en France ? L'OFB publie une carte interactive

20 300 loups en Europe et 65 500 têtes de bétail tuées chaque année

Selon le Conseil européen le loup s'est rétabli avec succès sur tout le continent européen et la population estimée a presque doublé en 10 ans (de 11 193 en 2012 à 20 300 en 2023). 

« Cette expansion continue a entraîné des défis socio-économiques, notamment en ce qui concerne la coexistence avec les activités humaines et les dommages causés au bétail », estime le Conseil européen qui indique que selon les dernières données disponibles des États membres, les loups tueraient au moins 65 500 têtes de bétail chaque année dans l'Union européenne.

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