« L’opération sauvetage des récoltes » est lancée pour faciliter l’accès aux engrais des plus vulnérables
En marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, la France et différents partenaires ont mis sur les rails l’initiative « opération sauvetage des récoltes » afin d’aider les pays les plus fragiles, notamment sur le continent africain.
En marge de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, la France et différents partenaires ont mis sur les rails l’initiative « opération sauvetage des récoltes » afin d’aider les pays les plus fragiles, notamment sur le continent africain.
La guerre en Ukraine ne cesse de créer de vives tensions sur les marchés alimentaires. L’accès aux engrais est de plus en plus difficile pour les pays les plus vulnérables et pour éviter que de nombreuses récoltes ne soient perdues, la France, avec le Sénégal, la Commission de l’Union africaine, la Commission européenne, le Président du Conseil des ministres de la République libanaise, a annoncé le lancement de « l’opération sauvetage des récoltes »en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Trois axes d’action ont été définis.
1- Réduire les tensions sur les marchés
Cette initiative a pour objectif de lever les restrictions injustifiées à l’exportation, en luttant contre la spéculation et en améliorant la transparence des stocks. D’ici au sommet du G20 de Bali (15 et 16 novembre), la FAO et l’OMC dresseront une cartographie des restrictions à l’exportation, de la transparence sur les marchés (grâce au système d'information sur les marchés agricoles AMIS), ainsi que des besoins en engrais et des goulots d’étranglement de la production dans les pays vulnérables et notamment en Afrique, afin de formuler des propositions concrètes. Pour faciliter encore davantage la circulation des engrais, des actions de sensibilisation seront menées à très court terme auprès des opérateurs pour réduire les comportements de sur-conformité, notamment en leur octroyant des lettres de confort ciblées.
2- Créer un mécanisme d’urgence pour l’achat d’engrais en Afrique
Via la plateforme africaine d’échanges en ligne ATEX, les demandes seront mutualisées dans le but de réduire les prix et acheter en priorité des produits africains. Les économies les plus vulnérables seront soutenues en accroissant leur marge de manœuvre financière pour acheter des engrais, en s’appuyant sur une stratégie de réallocation des droits de tirage spéciaux (DTS), ainsi que sur le nouveau guichet « choc alimentaire » en discussion au sein de l’actionnariat du FMI.
3- Soutenir la production à court et moyen termes
L’opération va s’appuyer sur la réponse en matière de sécurité alimentaire de la Banque mondiale, qui s’élève à 30 milliards de dollars, pour orienter vers l’Afrique des ressources importantes, destinées notamment aux engrais et à la résilience des systèmes alimentaires. En lien avec l’initiative Farm, l’Union africaine et le FIDA étudieront une stratégie de soutien à la production et d’accès aux engrais pour les petits producteurs africains. Une réunion des dirigeants d’entreprises produisant des engrais sera organisée à Paris en amont du Sommet du G20 de Bali pour intensifier la production aussi vite que possible. La plateforme ATEX permettra aux producteurs africains de bénéficier de contrats à long terme, avec la possibilité d’accords de swap pour veiller à ce que les contrats à long terme déjà souscrits par les producteurs africains puissent bénéficier en priorité aux exploitants africains. Il sera demandé aux producteurs gaziers du monde d’assumer leurs responsabilités en limitant les hausses des prix et en veillant à la transparence des marchés, ce qui est essentiel pour préserver les capacités de production d’engrais dans toutes les régions.