Aléas climatiques
L'iodure d'argent « ensemencé » dans les nuages diminue les risques de grêle
Le phénomène passionne les climatologues et est la hantise du monde agricole. En avril, observe les nuages et repousse la grêle si elle s’approche.
Le phénomène passionne les climatologues et est la hantise du monde agricole. En avril, observe les nuages et repousse la grêle si elle s’approche.
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C’est le printemps. La vigne débourre et les arbres fruitiers sont en fleurs. A ce stade de la végétation, la grêle est très redoutée par les producteurs car elle peut réduire à néant les perspectives de récolte.
Alors lorsque le ciel s’assombrit, les agriculteurs scrutent les nuages. Et dans l’Agriculteur charentais, Bernard Aumailley se pose la question : « Comment trouver le moyen de réduire leurs forces ? ». Tout se passe dans les nuages, et plus précisément au milieu des cumulonimbus, ces énormes masses blanches qui s’étirent vers le haut. Il y a des courants ascendants d’air chaud et des courants descendants d’air froid. Au sommet la température est inférieure à 0°. « Quand le nuage a atteint l’altitude maximum, un violent courant descendant se forme, entraînant des chutes de pluie ou de grêle à partir du sommet congelé et aplati du nuage (l’enclume), explique le journaliste. « Le courant descendant d’air froid finit par écraser le courant ascendant d’air chaud alimentant le nuage ». Au final, « tombe la grêle, avec des grêlons plus ou moins gros, plus ou moins dévastateurs ».
Les professionnels du climat et de l’agriculture cherchent donc des parades pour repousser l’ennemi.
Depuis quelques dizaines d’année, les dispositifs anti-grêle se développent. L’Agriculteur charentais présente dans cet article la technique de l’ensemencement, qui consiste à envoyer dans les nuages de l’iodure d’argent. Les particules sont introduites sous forme de noyaux glaçogènes d’iodure d’argent, de façon à augmenter le nombre de cristaux de glace et à réduire, en conséquence la dimension des grêlons. Le nombre de grêlons produit par les cellules traitées serait diminué de 42 %.
Pour l’Anelfa, l’association nationale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques, la méthode permet de diminuer « l’énergie cinétique de la grêle ». De plus, « simultanément à cette diminution de l’intensité, les surfaces grêlées sont réduites de 15 à 20 %. »
L’alerte grêle est donnée par un bulletin Internet de Météo France et d’une veille de l’Anelfa.
Tout repose donc sur la prévision. Le système ne peut être « préventif à 100 % » mais il constitue déjà un bon moyen de protéger les récoltes.
Lire aussi « Canons anti-grêle, ballons chargés de sels... Comment les viticulteurs luttent contre les orages » dans l'Usine nouvelle :
et « Viticulture : des éoliennes contre le gel » dans l'Anjou agricole.