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L’intérêt de la lisiothermie pour capter des calories du lisier se confirme en élevage de porcs

Le recul et l’expérience de deux éleveurs équipés confirment que la lisiothermie diminue significativement la facture de chauffage des bâtiments.

Les tuyaux en polyéthylène contenant un fluide caloporteur sont noyés dans la dalle sdes fonds de fosse pour récupérer les calories du lisier © Chambre d'agriculture de ...
Les tuyaux en polyéthylène contenant un fluide caloporteur sont noyés dans la dalle sdes fonds de fosse pour récupérer les calories du lisier
© Chambre d'agriculture de bretagne

La lisiothermie en fond de fosse capte les calories du lisier des préfosses au moyen d’un réseau situé sous la dalle béton des bâtiments d’élevage. L’énergie thermique est transférée vers une pompe à chaleur et convertie en eau chaude pour chauffer les bâtiments. Deux éleveurs équipés témoignent.

70 % de chauffage économisé à l’EARL Leroux

L’EARL Leroux dans le Finistère a choisi d’investir dans la lisiothermie suite au regroupement des truies sur un seul site et à la construction d’un bâtiment d’engraissement de 400 places en février 2018 réalisé avec son groupement Evel’up. La pompe à chaleur (41 kW) chauffe les séries de 7-8 plaques eau chaude I-TEK des 55 places de maternité, ainsi que les sept aérothermes eau chaude des 900 places de post-sevrage. En plus de ce dispositif, un échangeur de chaleur aspire l’air du couloir pour préchauffer les salles à l’arrivée des porcelets en post-sevrage. Depuis la mise en route du système, 70 % d’économies ont été réalisées sur la facture chauffage du post-sevrage et de la maternité. Cela correspond à une économie de 79 kWh par place de porcelet par an pour un ensemble maternité/post-sevrage comparativement à des références de chauffage en tout électrique, hors équipement d’économies d’énergie (source : URE ADEME 2008). Avec un tarif de 0,12 euro par kWh, le coût du chauffage est alors de 4 euros par place de porcelet par an. L’investissement s’élève à 28 312 euros et comprend le réseau de captage des calories, la pompe à chaleur, le ballon d’eau chaude et une chaudière électrique de secours. Grâce aux économies d’énergie réalisées, le temps de retour sur investissement est estimé à quatre ans. Le réseau de captage des calories du lisier passe sous les préfosses des nouvelles verraterie et maternité et du nouveau bâtiment d’engraissement. Le fluide caloporteur utilisé est une eau glycolée qui rentre à 12-13 °C dans la pompe à chaleur et en ressort à 11 °C. La température du ballon de 600 litres est entre 55 °C et 60 °C. En plus des plaques eau chaude, une lampe de 175 watts est placée 24 heures à la mise bas à l’arrière de la truie.

 

 
La pompe à chaleur de 41 kW chauffe les plaques à eau chaude des 55 places de maternité et les sept aérothermes des 900 places de post-sevrage   © Chambre d'agriculture de ...
La pompe à chaleur de 41 kW chauffe les plaques à eau chaude des 55 places de maternité et les sept aérothermes des 900 places de post-sevrage © Chambre d'agriculture de Bretagne
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Un gain annuel de 5,10 euros par place de post-sevrage au Gaec de Kerbriec

Un premier retour d’expérience au Gaec de Kerbriec en 2018 avait permis d’estimer une économie de 61 % sur la facture chauffage du post-sevrage grâce à la lisiothermie et à un échangeur de chaleur. En 2020, le relevé du compteur du post-sevrage a permis de réactualiser ce chiffre. Aujourd’hui, 70 % d’économies ont été réalisées sur la facture chauffage du post-sevrage. La consommation par place de porcelet est aujourd’hui de 18 kWh par place et par an. Avec un tarif de 0,12 euro par kWh, cela représente une économie de 5,10 euros par place de post-sevrage par an(1). Le temps de retour sur investissement porté à huit ans en 2018 est aujourd’hui estimé à sept ans. Dans cet élevage, le réseau de captage des calories du lisier se trouve sous le bâtiment de post-sevrage construit en octobre 2016. La pompe à chaleur (27 kW) chauffe 900 places de post-sevrage réparties en trois salles via deux aérothermes par salle. L’échangeur d’air situé dans la gaine de ventilation centralisée assure également le préchauffage des salles en ramenant l’air neuf réchauffé au niveau du couloir de service. Le bâtiment est particulièrement bien isolé avec au plafond une couche de 5 cm de mousse en polyuréthane de classe D sur laquelle repose 10 cm de laine de verre.

(1) Source : URE Ademe 2008.
 
Christian Raoul, Gaec de Kerbriec, a installé un réseau de captage des calories du lisier sous son bâtiment de post-sevrage. © Chambre d'agriculture de ...
Christian Raoul, Gaec de Kerbriec, a installé un réseau de captage des calories du lisier sous son bâtiment de post-sevrage. © Chambre d'agriculture de Bretagne

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