Aller au contenu principal

Chasse
L’indemnisation des dégâts de grands gibiers discutée au plus haut sommet de l’Etat

Le Conseil d’Etat a transmis au Conseil constitutionnel la demande de question prioritaire de constitutionnalité (QPC) formulée par la Fédération nationale des chasseurs sur la légalité du système d’indemnisation des dégâts de grands gibiers.

Dégâts de sanglier
Les chasseurs ne veulent plus assumer seuls les dégâts de gros gibiers sur les cultures agricoles qui s’élèveraient à 77 millions d’euros.
© Vincent Marmuse - Réussir SA

La Fédération nationale des chasseurs (FNC) remet en cause le système d’indemnisation des dégâts de grands gibiers et a saisi le Conseil d’Etat en ce sens. Une demande de question prioritaire de constitutionnalité a été formulé par ce dernier au Conseil Constitutionnel. Le code de l'environnement encadre l'indemnisation des dégâts causés par les grands gibiers. Pour rappel, un agriculteur dont les champs ont été saccagés estimant que ses cultures nécessitent une remise en état ou que les dégâts vont entraîner une perte de ses revenus, est en droit de réclamer une indemnisation à la fédération départementale des chasseurs de son département.
 

52 500 dossiers ouverts dans 80 départements

Selon la FNC, pour la saison 2019-2020, plus de 52 500 dossiers ont été ouverts dans 80 départements alors qu’en 2014-2015, seuls 37 500 dossiers avaient été ouverts, ce qui représente une progression de 40 % dont 15 % de plus par rapport à la saison 2018-2019. La FNC estime que « conçu il y a plus de 50 ans, ce système n’est plus viable pour les chasseurs et leurs fédérations. Confrontés à une explosion des populations de sangliers qui n’est pas propre à la France mais existe partout ailleurs dans le monde, les chasseurs et leurs fédérations ne peuvent plus assumer seuls la charge des dégâts aux cultures agricoles qui s’élève à 77 millions d’euros ».

Des sangliers toujours plus nombreux

Les dégâts sont en grande partie provoqués par les sangliers. Willy Schraen, président de la FNC, explique : « La décision du Conseil d’État, par cette transmission reconnaît le caractère sérieux de la demande de réforme du système d’indemnisation qui, rappelons-le, avait été votée à une très large majorité dès octobre 2019 lors d’un congrès de la FNC réunissant tous les représentants des fédérations départementales des chasseurs. L’explosion de populations de sangliers est un phénomène mondial et, dans un contexte de spéculation sur les cours des denrées agricoles, il n’est plus possible de laisser aux seuls chasseurs la charge des dégâts. »

Le Conseil constitutionnel a jusqu’à trois mois pour donner sa réponse.

 

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité