Une petite récolte de blé se profile
Période du 12 au 17 avril. Le service de la statistique et de la prospective du ministère de l’Agriculture détaille, après les premières estimations de FranceAgriMer (lire notre précédente chronique), l’étendue des dégâts causés aux cultures céréalières d’hiver par le gel. Le ministère précise cependant qu’il est encore trop tôt pour en établir un bilan définitif et qu’il s’agit d’un premier aperçu de leur ampleur. En tout état de cause, la structure de cette récolte 2012 différera considérablement des premiers pronostics d’avant le gel. Ainsi, la sole de blé tendre estimée en février en hausse de 1,2 %, régresserait en définitive de 5,7 %, les semis de blé de printemps n’ayant permis qu’un modeste rattrapage des pertes de blé d’hiver : la surface totale de blé tendre représenterait 4,72 millions d’hectares (Mha) contre 4,99 Mha l’an passé, soit 3,4 % de moins que la dernière moyenne quinquennale.
Blé : une fin de campagne tendue
À moins d’un rendement miraculeusement élevé, on se dirige donc vers une nouvelle petite récolte, alors que FranceAgriMer révise en baisse de 300 000 tonnes sa prévision de stock de report, rançon du succès de nos exportations portées notamment à 9 millions de tonnes (Mt) pour les destinations pays tiers (200 000 t de plus que prévu en mars). Au 1er avril, 7,3 Mt de blé tendre avaient été chargées à destination des pays tiers, majoritairement vers le Maroc et l’Algérie. On s’attendait à une fin de campagne tendue ; le début de la prochaine risque de l’être tout autant.
Orge : récolte abondante en perspective
Un autre marché va être considérablement modifié par les accidents climatiques : c’est celui de l’orge. Les surfaces perdues en blé et en orge d’hiver seraient essentiellement remplacées par des orges de printemps. Le ministère de l’Agriculture prévoit des semis d’orge de printemps à un niveau record de 825 000 hectares, ce qui, malgré la destruction des surfaces d’orges d’hiver, porterait la surface totale d’orge à 1,75 Mha, 13 % de plus que l’an dernier et 3 % de mieux que la dernière moyenne quinquennale. Si les rendements sont au rendez-vous, on s’achemine donc vers une récolte abondante succédant à une maigre production 2011. Qui plus est, les disponibilités en orge brassicole seraient inhabituellement élevées, d’où une gestion de marché particulière.
En ce qui concerne le maïs, il interviendra parmi les cultures de remplacement des blés d’hiver retournés, sans que l’on puisse estimer encore les surfaces. Mais ces cultures, compte tenu de leur état végétatif précoce,
se trouvent exposées au risque de mauvaises conditions climatiques.
Le service d’observation de l’avancement des cultures Céré’obs, mis en place par FranceAgriMer, devient opérationnel. C’est particulièrement bienvenu dans les circonstances actuelles.