Un marché en dormance
Période du 12 au 17 décembre. On est bien entré dans la période de « dormance » d’un marché qui somnolait déjà, les organismes stockeurs fermant les uns après les autres et les utilisateurs s’étant généralement couverts avant les fêtes. Depuis la parution du rapport du département américain de l’Agriculture (USDA), le marché du blé s’est orienté à la baisse, les fonds liquidant leurs positions avant la fin de l’année, au prétexte des conclusions de l’USDA sur l’augmentation du stock de report mondial. Mais, ce qui importe, c’est que même si ce stock bénéficie de la hausse de prévision de production, celle-ci reste inférieure à la consommation et le marché est obligé de puiser dans ses réserves. Lundi, en ouverture, Euronext a d’ailleurs manifesté des signes de reprise sur le blé, plus nets sur le maïs, les marchés de gré à gré suivant la reprise avec une hausse moyenne de 1 euro sur toutes les catégories de céréales.
Optimisme de FranceAgriMer quant à l’export
La semaine dernière a été marquée par de nouveaux tirages importants de certificats d’exportation de blé, 583 300 tonnes pour l’ensemble de l’Union européenne (dont 231 700 pour la France) ce qui porte le montant des certificats depuis le début de la campagne, à 8,55 millions de tonnes (Mt), dont 3,4 Mt pour la France, qui n’est donc pas majoritaire dans ces attributions de certificats, même si l’on peut supposer qu’une part des autres certificats sera exécutée en blé français. En tout cas, ces chiffres participent sans doute à l’optimisme de FranceAgriMer qui a porté à 10 Mt ses perspectives d’export vers les pays, soit 500 000 tonnes de plus qu’en novembre.
Dans le même temps, les ventes à l’Union européenne étaient diminuées de 480 000 t, ce qui, avec l’aide de quelques autres ajustements, permet de maintenir, laborieusement, la prévision de stock de report à 1,96 Mt. On notera aussi l’accélération des chargements de blé, la semaine dernière : 205 000 t à Rouen, majoritairement pour l’Algérie et le Maroc et 101 500 t à la Pallice. Un élément peut contrarier l’export des blés français, la baisse du dollar contre l’euro qui passe au-dessus de 1,31 dollar.
Le rapport de l’USDA n’avait pas de motif d’orienter le maïs à la baisse ; cependant, celui-ci s’est inscrit dans la tendance du blé, tout comme l’orge.
Recul de 11 Mt de la récolte céréalière européenne
Par ailleurs, le Coceral a publié ses toutes dernières estimations de production céréalière de l’UE à 27. La récolte européenne est estimée à 272 250 t, en retrait de 11 Mt par rapport à 2011. La récolte de blé chuterait de près de 6 Mt, avec 123,97 Mt. La production d’orge, reculerait elle de 2,5 Mt dans l’Union européenne, avec 54,2 Mt. Les prévisions de production européenne de maïs confirment un déficit de 10 Mt, avec une récolte prévue à 54,7 Mt.